Oneohtrix Point Never – ‘R Plus Seven’
Album / Warp / 01.10.2013 Pièce majeure
Album / Warp / 01.10.2013 Pièce majeure
Album / Warp / 02.09.2013 Opéra club
Vous pouvez chercher: Boards Of Canada n'a pas d'équivalent. C'est certainement pour cela que le duo se permet à ce point de ne jamais faire comme tout le monde. Peu friands des exercices médiatiques, refusant généralement les apparitions live, les deux écossais se sont donc rabattus sur une solide stratégie marketing, passant par une sortie aussi énigmatique que musicalement inutile au Record Store Day, quelques très courts extraits lâchés pour entretenir le buzz, et une écoute intégrale au fin fond du désert californien pour officialiser ce que tout le monde épiait depuis 2006 et le Ep "Trans Canada Highway".
Le fait de passer du statut de jeune producteur à celui d'instigateur d'un nouveau courant musical a définitivement tendance à devenir monnaie courante. À l'instar de Ghostpoet ou Baths - pour ne citer que ceux qui font l'actualité - Mount Kimbie fait également partie de cette jeunesse inspirée qui utilise l'existant pour façonner quelque chose qui sent étrangement le neuf. Entre Dom et Kai, l'alchimie ne fonctionne pourtant officiellement que depuis cette année 2009 et la sortie d'un premier EP immédiatement coincé dans le collimateur d'un public toujours avide de mutations.
Sidérant de beauté en 2009 à la sortie de "Ambivalence Avenue", plus perturbant en 2011 avec un "Mind Bokeh" qui - bien que réussi - trahissait quelques difficultés à dessiner sa voie, Bibio trouve finalement en "Silver Wilkinson" le juste milieu qui semble lui convenir le mieux. Folktronica mais pas trop, avec juste assez de personnalité pour ne pas retomber de bout en bout dans un registre aussi essoré que le fut le downtempo il y a dix ans, l'Anglais fait ici un pas de côté plus qu'un véritable pas en arrière.
Il fallait oser. En intitulant son dernier album "Thr!!!er" en référence à la meilleure vente d'albums de tous les temps, !!! (Chk Chk Chk) ne pouvait mieux faire pour planter le décor et susciter l'impatience de l'entendre enfin revenir, trois ans après un "Strange Weather, Isn't It?" qui aura finalement moins bien vieilli que ses prédécesseurs. Cette assurance, il faut sans aucun doute en trouver la raison dans la genèse de ce disque, de loin le plus pensé de tous.
Tout ou presque a été écrit sur Autechre. Monument des musiques électroniques, le duo de Sheffield est aussi celui, avec Aphex Twin, qui est le plus associé à Warp dans l'inconscient collectif. Voici plus de deux décennies que les britanniques revisitent un répertoire qu'ils ont contribué à créer et populariser. Il n'y a qu'à écouter les productions de Leila, Jackson, Thom Yorke, Clark, et bien d'autres pour constater à quel point le binôme est intégré à l'ADN de nombre d'artistes actuels.
Georges Clinton? Trop vieux. Jamiroquaï? Trop has-been. Prince? Trop lunatique. Michael Jackson? Trop mort. Par élimination et au grand soulagement des bienheureux nostalgiques, on peut définitivement compter sur Jamie Lidell pour donner une chance de survivre à la pop funky. Après un album inattendu de soul mutante ("Compass"), le britannique farfelu envoie une cinquième salve placée sous le signe d'une pop bien sentie et largement teintée de disco-funk, composée avec l'aisance et la liberté qu'on lui connaît
Pour son second album, le trio Darkstar a préféré la maison Warp à Hyperdub, berceau de ses débuts. Ne cherchons pas d’explications, réjouissons-nous plutôt de voir à nouveau le label de Sheffield renouer avec l'electronica qui a largement contribué à ses beaux jours, même si on affublerait plus volontiers à ce "News From Nowhere" le terme Folktronica si cher à Tunng. Et pour cause: le chanteur James Buttery rejoint ici James Young et Aiden Whalley pour planter une graine pop/folk au milieu d'arrangements synthétiques et exagérément aériens, échafaudés dans le West Yorkshire, loin de l’excitation londonienne habituelle.
Pas facile d'appréhender un nouvel album du trop rare Flying Lotus... En 2006, avec "1983", alors qu'il était sur le point de donner naissance à un mouvement, il était facile de s'emballer et de coller toutes sortes d'étiquettes sur les premiers travaux de ce pionnier. Aujourd'hui, via son label Brainfeeder notamment, la muse a touché tellement de disciples qu'il est maintenant difficile de différencier un producteur d'un autre, et de savoir à quoi ressemble un bon album du genre. Inconsciemment, on attendait peut être de lui que, en cassant les codes et en opérant quelques mutations incongrues, il indique à ses poulains la direction à prendre pour qu'ils arrêtent de tourner en rond. En fait, non.