Boards Of Canada – “Tomorrow’s Harvest”

Boards Of Canada – “Tomorrow’s Harvest”

Album
(Warp)
10/06/2013
Electronica futuro-ecolo

Vous pouvez chercher: Boards Of Canada n’a pas d’équivalent. C’est certainement pour cela que le duo se permet à ce point de ne jamais faire comme tout le monde. Peu friands des exercices médiatiques, refusant généralement les apparitions live, les deux écossais se sont donc rabattus sur une solide stratégie marketing, passant par une sortie aussi énigmatique que musicalement inutile au Record Store Day, quelques très courts extraits lâchés pour entretenir le buzz, et une écoute intégrale au fin fond du désert californien pour officialiser ce que tout le monde épiait depuis 2006 et le Ep “Trans Canada Highway“.

Quatrième album, “Tomorrow’s Harvest” a beau raviver illico ce son particulier, savamment entretenu depuis la fin des années 90, il se presse pour révéler que Boards Of Canada ne va pas retomber de sitôt dans les airs électronica printaniers de son prédécesseur “The Campfire Headphase“. Passez donc votre chemin si vous veniez chercher de quoi animer vos siestes ensoleillées, à chiquer des queues de marguerites. Définitivement plus sombre et éthéré, le duo préfère faire de l’introduction “Gemini” un générique oppressant, annonciateur de l’ambiance générale d’un nouveau monument qui, pour tenir droit debout, se doit absolument d’être écouté dans l’ordre décidé par ses géniteurs. Tentez l’inverse, vous verrez que “Tomorrow’s Harvest” perdra instantanément en charme et saveur.

Car le monde d’aujourd’hui a beau parfois tourner à l’envers (“Sick Times”), chez Sandison et Eoin, on n’inverse pas les pôles, on se tourne plus volontiers vers celui de demain, parfois même vers la science fiction (“White Cyclosa”, “Come To Dust”). Ainsi, si le magnifique “Reach For The Dead” comme les brillamment mélancoliques “Cold Earth”, “Palace Posy”, “Nothing Is Real” et “New Seeds” servent de parfaits traits d’union entre le Boards Of Canada d’hier et d’aujourd’hui, ce nouvel album ne manque pas d’afficher une évolution nécessaire.

Rythmiquement plus riche (“Jacquard Causeway” en trois temps), dictant une tendance nettement plus froide et anxiogène (“Split Your Infinities”), utilisant une voix évidemment passée par une multitude de filtres (“Telepath”), Boards Of Canada prend également le risque de multiplier les tracks ambiants, dépourvus de beat qui, extirpés du contexte, se montrent parfois sans véritable intérêt. Sauf qu’on vous l’a dit, l’album est pensé telle une évolution logique ou chaque piste joue son rôle, indispensable et transmissible. Tout comme ce “Tomorrow’s Harvest” qui, après plusieurs écoutes, se révèle aussi essentiel que ceux qui l’ont précédé.

itunes8


3 Commentaires
  • Manu
    Posté à 09:21h, 10 juin Répondre

    Du grand BoC, comme à son habitude !!
    Déjà un classique !!!

  • Fab
    Posté à 13:17h, 20 juin Répondre

    A quoi bon faire une critique quand on ne sais pas de quoi on parle ?
    Tel est toujours le même problème des critiques… Intéressez vous réellement à cette musique, faite votre boulot de journaliste jusqu’au bout, rencontrez ces artistes, découvrez leur univers, bossez un minimum et vous pourrez donner un vrai avis objectif ! L’article n’est même pas signé et votre baseline comporte le mot mensonge… ok je comprends mieux !

    • Old Bear
      Posté à 12:23h, 27 décembre Répondre

      @Fab> A la décharge de Mowno, et comme indiqué en intro, rencontrer les Boards of Canada a toujours manifestement été quasi-impossible. Le duo ne se prête pas du tout à l’exercice de l’interview. Je n’en ai vu qu’une seule d’eux à l’époque de la sortie de Geogaddi dans le magazine Trax, et c’était déjà considéré comme un événement.

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