Ten Volt Shock – ‘Strasbourg’

Ten Volt Shock – ‘Strasbourg’

Album / Gunner, Bigout / 23.08.2013
Punk noise

Il faut parfois savoir se faire désirer pour se faire apprécier. Si l’on doute que Ten Volt Shock soit du genre à porter de l’attention à ce genre de pensée, le temps qui sépare chacun de ses albums la rend encore plus vraie. En effet, quand certains alimentent les bacs des disquaires une fois par an, les allemands font durer le désir, et laissent leurs fans user chacun de leurs disques jusqu’au dernier sillon: une torture pour ces derniers, mais un mal pour un bien. Car si chaque réapparition du combo s’accompagne d’un réel plaisir à perdre un peu de ses capacités auditives, la marche gravie chaque fois n’est jamais assez haute pour réellement dépayser.

En plusieurs points, ce nouvel opus n’est donc pas très différent de ’78 Hours’ sorti il y a trois ans. Pourtant, comme à chaque fois, cette certitude n’amenuise jamais l’impact tant, à travers les ans, Ten Volt Shock a fait de son punk noise une véritable marque de fabrique, celle que l’on vient chercher aveuglément à chaque album avec l’assurance de la trouver. Aussi court que son prédécesseur, ‘Strasbourg’ reprend donc ni plus ni moins les choses là ou ses géniteurs les avait laissées en 2010, pour leur faire gravir un nouvel échelon plein de promesses tenues. Sans fioriture, plus vrai que nature, Ten Volt Shock propulse ainsi huit nouveaux titres intenses et électrisants (‘Cursed’, ‘Bilbao Cut’, ‘Bleed’), ponctués de riffs (‘The Ban’) et de rythmiques parfois dansantes (‘Destinctly Electric’), tous bordés de cette spontanéité rare, celle qui est la sienne quand il monte sur scène. Les acouphènes de sortie en moins.

Même Vincent Robert (Electric Electric), responsable de cette production et connu pour son habituel perfectionnisme, s’est mis au pas: dans un contexte qui lui est parfois familier (les ‘Narcotic Shell’ et ‘On Monitor’ souvent proches de la transe), il a su tirer toute la quintessence du son particulièrement âpre et cher aux combo de Freiburg pour que ce ‘Strasbourg’ des plus compacts finisse pour de bon de réduire vos écoutilles en chair à saucisse. Pas grave, si vous ne pourrez plus entendre, vous pourrez toujours nous lire.

Tous mais surtout ‘Cursed’, ‘Bilbao Cut’, ‘The Ban’ et ‘Bleed’


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