The Hives – ‘The Death of Randy Fitzsimmons’

The Hives – ‘The Death of Randy Fitzsimmons’

Album / Disques Hives / 11.08.2023
Punk garage

Il s’est passé tellement de choses depuis dix ans et la dernière fois qu’il nous a été donné d’entendre un nouvel album de The Hives, qu’on ne donnait plus très cher de la peau de ces suédois qui, depuis leurs débuts en 1993, ont régulièrement sorti de la glace un garage punk parfaitement conservé. Portés depuis toujours par la légende Randy Fitzsimmons – soi-disant sixième membre anonyme, responsable de l’existence du groupe et auteur de son oeuvre toute entière -, le quintet livre ici The Death of Randy Fitzsimmons comme s’il s’agissait pour de bon de son chant du cygne.

Partagés entre spontanéité et désir de ne pas revenir pour simplement beurrer les sandwiches, les acolytes du surexcité Pelle Almqvist affichent d’emblée leurs intentions de ne pas s’encrouter, et de rattraper le temps perdu en raison de la pandémie et des divers problèmes de santé ayant notamment poussé leur bassiste originel Dr Matt Destruction sur la touche. Voilà sûrement quelques raisons qui ont fait de Bogus Operandi une entame aussi intense que rassurante, avant que les plus vieux fans du groupe se retrouvent violemment tirés en arrière, direction les années 90, quand déjà rythmes et mélodies rivalisaient d’efficacité. Balancé pied au plancher, Trapdoor Solution – comme Step Out Of The Way un peu plus tard – renoue en effet brillamment avec l’ambiance de Barely Legal, décoiffant premier album sorti en 1997.

Mais, sous couvert de cette rutilante énergie adolescente, The Hives se servent ici des quelques rides apparues depuis Lex Hives comme de sillons pour tracer leur route au travers de leur histoire, et ainsi décliner tous les pans de leur registre avec une cohérence à faire pâlir la concurrence. Explosifs et affutés sur Countdown to Shutdown, groovy et brûlants sur Rigor Mortis Radio et Stick Up, frais et fédérateurs sous les élans power pop de Smoke & Mirrors ou Two Kinds of Trouble, rock n’roll au rythme des claps de Crash Into The Weekend, les suédois laissent parler leur expérience et leur savoir faire tout au long de ces douze titres enrichis de quelques arrangements contribuant indéniablement au sel de cette nouvelle salve.

Et même si certaines tentatives de production frôlent la sortie de route (What Did I Ever Do to You? surtout), il faut certainement voir dans ces prises de risque un moyen comme un autre pour les cinq scandinaves de se sentir encore vivants. Parce que durant cette longue absence, et sous les airs faussement prétentieux qu’ils affichent encore aujourd’hui, The Hives ont douté. Ils doutent encore, et douteront toujours, c’est certain : c’est leur façon de se challenger, de défendre leur temple, de ne pas vieillir. Après tout, on peut mourir jeune à n’importe quel âge.   

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A ECOUTER EN PRIORITE
Bogus Operandi, Trapdoor Solution, Countdown to Shutdown, Smoke & Mirrors


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