Loisirs – « Submergé Par Le Sublime »

Loisirs – « Submergé Par Le Sublime »

Submergé Par Le Sublime[Album]
16/01/2006
(DoraDorovitch / Rejuvenation/Overcome)

Il y a deux ans, « Glamoroso », premier album des poitevins de Loisirs, laissait entrevoir un talent incontestable et voyait son géniteur s’ajouter à la courte liste des formations françaises à surveiller de près. De très près. Alors quand arrive son successeur, « Submergé Par Le Sublime », on se remet au garde à vous, l’excitation règne, on tremble, sans pour autant douter du résultat final

Revenu sur des terres plus fertiles au rock indépendant français, Loisirs garde ici la même recette musicale, et s’est « juste » contenté de la faire évoluer pour sonner encore plus mature que sur sa première galette. La production est déjà bien meilleure, les plans de clavier sont moins présents et mieux gérés au profit des guitares mises un peu plus en avant, et le chant fait également forte impression en élargissant sa palette. Sans surprise, ce type de post hardcore émo, que seul l’Ouest de la France est capable de fournir (pour ne pas citer Poitiers, trop réducteur, même si on le pense bien fort), fait toujours mouche tant il déborde de tensions, et saupoudre quelques mélodies au-dessus d’une tambouille rock et noise bourrée d’EPO. Les titres efficaces fusent, piochant autant dans le punk et le hardcore, que la pop et la noise: de l’intemporel « Bridges » d’ouverture aux plus actuels « Taloche » et « Dindon », en passant par le contrasté mais néanmoins excellent « Paloumet », ou les tout aussi intenses « Clafoutis » et « Petit Déjeuner », inutile d’aller chercher des poux dans la tête de ces rockeurs invétérés, ces neuf titres de « Submergé Par Le Sublime » ne souffre d’aucun faux-pas

Une nouvelle fois, le quatuor semble avoir tracé sa route sans se soucier du qu’en dira t-on. L’autodérision palpable notamment à la lecture des titres de morceaux, l’imperméabilité légendaire de Poitiers aux ondes radiophoniques et télévisuelles, et le je-m’en-foutisme du groupe pour tout ce qui peut être extra musical, ont poussé celui-ci sur la voie d’un album efficace, à la fragilité sous-jacente, qui laisse le temps effacer les quelques influences encombrantes du groupe, At The Drive In en tête. Derrière ce digipack à la pochette classieuse se cache le nouvel album d’un combo unique en France, dont les arrières pensées ne sont, pour une fois, que musicales. Un cas d’école..

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