Gallon Drunk – ‘The Soul Of The Hour’

Gallon Drunk – ‘The Soul Of The Hour’

Album / Cloud Hills / 17.03.2014
Blues rock psyché

Au crépuscule de l’été 2012, en pleine agitation due à d’incessantes reformations toutes plus médiatisées les unes que les autres, Gallon Drunk revenait sur la pointe des pieds, quasiment par la porte de derrière, pour mettre fin à cinq ans d’absence. ‘The Road Gets Darker From Here‘, huitième album enregistré dans des conditions live et sur deux pistes seulement, offrait alors – et presque sans le faire exprès – une petite leçon d’authenticité à une génération plus jeune et moins expérimentée, alors très occupée à tirer la couverture vers elle. Deux ans sont désormais passés, tandis qu’avec eux a grandi la ferme volonté d’opérer un retour définitivement innovant.

En effet, Gallon Drunk n’a jamais sonné si psychédélique et hypnotique que sur ‘The Soul Of The Hour’, nouvel opus marqué par un travail de production plus musclé de la part de Johann Scheerer, mais aussi par l’arrivée d’un nouveau bassiste en la personne de Leo Kurunis, assez influent pour marquer de son sceau la tonalité nouvelle de ce disque. Ici, le quartet n’hésite plus à bousculer les formats en étirant ses morceaux pour puiser jusque dans les tréfonds de son inspiration (les neufs minutes fiévreuses et progressives de ‘Before The Fire’), à s’adonner avec brio à de longues plages instrumentales (la fin chamanique de ‘The Exit Sign’), sans jamais oublier de retourner parfois à un registre plus primitif ou – à l’instar de Jon Spencer ou Grinderman – le blues n’est jamais très loin (‘The Dumb Room’).

Mais c’est surtout dans son titre éponyme dont la souffrance rampante habituellement chère à Nick Cave se fait soudainement mordre par des cuivres impériaux, comme dans la magnifique ballade ‘Dust In The Light’ ou jamais Gallon Drunk n’a sonné si sensible et fragile, que ce nouvel album trouve toute son incarnation. Tous deux sont des preuves irréfutables que James Johnston et sa bande n’ont pas encore tout dit, et prouvent – si besoin était – que les meilleures ‘soupes’ se font bien toujours dans les vieux pots. Pas de bol pour la descendance.

‘Before The Fire’, ‘The Soul Of The Hour’, ‘Dust In The Light’


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