Son Lux – ‘The Disappearance Of Eleanor Rigby’

Son Lux – ‘The Disappearance Of Eleanor Rigby’

Album / Glassnote / 04.11.2014
Bande Originale de Film

Pour ‘The Disappearance of Eleanor Rigby’, son premier long métrage sur fond de drame psychologique, Ned Benson a laissé le soin à Son Lux (Ryan Lott) d’en signer l’illustration sonore. Sur les traces d’un Cliff Martinez inspiré (The Limey, Solaris, Drive…), et pour sa première collaboration cinématographique, le New Yorkais dépose en douceur sa vision du sensible, entre musique poignante et contemplative. Tout en retenue et dans un souci d’abstraction, il continue de nous embarquer dans son registre aux sonorités délicates, enfonçant le clou de sa force émotionnelle. Quelque peu éloigné des ses habituelles rythmiques alambiquées, il creuse ici – et plus profond encore – l’épure des ambiances angéliques déjà traversées sur ses différents albums, et plus particulièrement sur le premier ‘At War With Walls And Mazes‘.

Sans l’once d’un rythme et dans une éblouissante profondeur de champ, s’enchainent des titres à la mélancolie suspendue. Alternant formats courts à l’élevation immédiate, soigneusement travaillés et remplis d’émotions (‘Fireflies’, ‘Silence I, II et III’ ou encore ‘Trailing Memory’), Ryan Lott fait également appel à la voix doucereuse de Faux Fix pour élever plus haut encore son univers singulier. Ainsi, les chansons ‘No Fate Awaits Me’ et ‘After It All’ deviennent rapidement des machines à broyer les tripes, tant la pureté de l’orchestration et des arrangements nous touchent de plein fouet. En duo, ‘Race To Erase’ met quant à lui en avant toute la magnificence vocale et musicale du bonhomme, nous embarque aux confins de l’introspection avec une intelligence inspirée et une maîtrise époustouflante.

On connaissait déjà chez Son Lux cette force rare de nous poser en contemplation permanente et silencieuse. Il confirme en douceur, avec une finesse incroyablement respectueuse, cette recette au service d’un film qu’il illustre avec brio. Par la même occasion, il finit de s’imposer comme un artiste à part, pour qui ‘sensible’ et ‘délicatesse’ sont les maîtres mots d’un monde singulier qu’il éblouie de sa voix, comme de ses compositions aux orchestrations aussi belles que soignées. Dans la continuité d’une discographie déjà riche, Son Lux tend avec la B.O. de ‘The Disappearance of Eleanor Rigby’ une nouvelle corde à son arc qui devrait l’élever plus haut encore dans son univers magnifique et racé.

‘No Fate Awaits Me’, ‘Race To Erase’, ‘After It All’


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