EBS – « Emergency Broadcast System »

EBS – « Emergency Broadcast System »

Emergency Broadcast System[Album]
31/01/2009
(BEE Records/Digital)

En 2004, Supercilious prouvait, à qui voulait bien l’écouter, que l’electronica française avait de beaux jours devant elle. Seulement depuis, cinq ans sont passés, pendant lesquels le tourangeau n’a cessé de répondre aux abonnés absents, comme si son dernier album « Next Time We Go Sublime« , au titre pourtant plus que prometteur, n’avait été qu’un pavé dans la mare. En 2009, nous voilà rassurés: après que la mer soit redevenue d’huile, quelques remous reviennent l’onduler. Le responsable? E.B.S., pour Emergency Broadcast System, trio composé de la fine fleur productrice tourangelle, soit Supercilious lui-même, accompagné de trois acolytes locaux: le duo Kantyze, figure hexagonale de la drum n’bass, et Stupid Dog, plus connu sous le pseudo Ear Thrillerz avec Vox Populi (Jarring Effects). Fort d’une amitié de longue date, le quatuor sort donc son premier album sur le label BEE Records (Paral-lel…) et vient opposer une forte concurrence aux meilleurs bidouilleurs sonores, Amon Tobin en tête (« Pluto’s Gate »). Car, si E.B.S. n’atteint pas encore la force de frappe du petit génie de chez Ninja Tune, on y retrouve incontestablement les mêmes affinités musicales, cet attrait particulier pour les beats efficaces et précis, ponctuant une ambiance générale à la fois sombre et mélancolique. Les quatre offrent ainsi un savoureux cocktail electronica, IDM et breakbeat, qui émoustille plus particulièrement nos papilles à plusieurs reprises: derrière son apparente linéarité et sa moiteur cinématographique, « Wolfdrone » cache des milliers de détails qui se superposent puis s’allient pour rendre encore plus imparable l’intense et indus montée finale, « Devildrum » fait de E.B.S un as du découpage, « Yearsayer » et « Biplane » tabassent puis lacèrent inlassablement nos tympans masochistes. Evidemment, une telle somme de talents ne pouvait que s’amuser, à un moment ou un autre, à relever un peu plus le défi de la complexité: illustration avec les torturés « Bitcrusher », « Kaos Club », « Exquisite Corpses » et les plus ambiant « Still Waiting For Dorsal », « Nemesis » qui complètent ce disque, ménageant la chèvre et le chou pour rallier à sa cause un public electro plus large, plus ou moins pointu. Jamais pourtant les quatre ne semblent faire de concession, comme ne manqueront pas de le prouver les écoutes répétées de ces quatorze titres. Bien fort, et au casque s’il vous plait, car il ne s’agit en aucun cas ici d’une vulgaire musique de salon. Ecoutez un extrait ici.

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