Kevin Morby – ‘Still Life…’

Kevin Morby – ‘Still Life…’

Album / Woodsist / 13.10.2014
Pop folk 60’s

Kevin Morby a fait un peu de ménage dans son emploi du temps, trop chargé aux prémices de ses élucubrations solo alors qu’il tenait aussi la basse chez Woods et assurait au front de The Babies. Désormais séparé des premiers, et après avoir prononcé le hiatus indéterminé des seconds, le bonhomme surfe aujourd’hui pleinement sur la vague du succès de ‘Harlem River‘: un premier album imprégné de son environnement new yorkais d’alors, qui ne laissait plus planer aucun doute sur son immense talent de songwriter. A peine un an plus tard, ‘Still Life…’ prend dignement la suite tout en s’inspirant de l’opposé géographique, celui de la côte californienne que Morby a rejoint depuis.

Le soleil a beau faire son petit effet sur sa musique (‘Motors Runnin’), reste que Dylan, Reed et Cohen – trois des influences qui fusaient l’an passé – n’ont pas pris ses distances avec lui. Illustration dès la douce mise en route ‘The Jester, The Tramp & The Acrobat’, jusqu’à l’acoustique final ‘Our Moon’, qui reflètent toute l’affection du musicien pour les belles mélodies chères à la pop des années soixante, celle qui faisait déjà courir Woods dont on retrouve d’évidentes similarités tout au long de ce ‘Still Life…’ (l’électrique et plus soutenu ‘The Ballad Of Arlo Jones’ surtout).

Mais Kevin Morby, loin d’avoir dévoilé tout son talent, a encore quelques tours dans son sac. La preuve ici avec des compositions plus surprenantes, dans leurs arrangements essentiellement. Ainsi, le sombre ‘Drowning’ baigné de delay, ‘Dancer’ exécuté à la guitare et couvert de voix superposées, comme la fin cuivrée de ‘Amen’, ouvrent des possibilités futures de voir ce petit génie rejoindre de nouvelles atmosphères. Pour l’heure, laissons les plutôt prendre le temps de murir pour mieux s’imbiber de ce qui fait la marque de ce nouvel album: des ballades vintage, aussi belles que tristes (‘All Of My Life’, ‘Bloodsucker’, le sublime ‘Parade’), toutes si proches qu’on croirait pouvoir en changer les notes en tendant simplement le bras. Sublime.

‘The Ballad Of Arlo Jones’, ‘All Of My Life’, ‘Parade’


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