Blur – ‘The Ballad of Darren’
Blur signe 'The Ballad of Darren', ni plus ni moins qu'un album solo de Damon Albarn entouré de ses comparses en guise de backing band.
Blur signe 'The Ballad of Darren', ni plus ni moins qu'un album solo de Damon Albarn entouré de ses comparses en guise de backing band.
Revoir Blur à l’affiche de certains festivals cet été avait mis la puce à l’oreille. Son retour se confirme avec l'arrivée d'un nouvel album
Album / Parlophone / 27.04.2015 Retour en demi-teinte
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Damon Albarn ne s’est jamais isolé dans ses idées, ni emprisonné dans sa musique. Repoussant en permanence ses ambitions, le gars de Londres vient de trouver un nouveau terrain de jeu et de nouveaux camarades pour satisfaire ses folles envies. Car, c’est un fait, l’ex-Blur ne voyage jamais seul. Pour ne pas déroger à la règle, il invite ici l’ex-batteur de Fela Kuti, Tony Allen, et le joueur de kora, Madou Diabate. Pour se la jouer bande annonce TF1, ensemble, ils n’ont qu’un seul but: moderniser notre conception de l’opéra Elisabéthain.
On se passera volontiers du couplet people sur l’état de santé de Blur, ses désamours, ses renaissances. Le duel de western à la mode Britpop avec Oasis dans les années 90 a aussi fait son temps. Conjuguons au présent. Si Damon Albarn barre adroitement sa carrière solo sur toutes les mers, et multiplie les projets divers, Graham Coxon, lui, concentre depuis huit albums toute son anxiété et sa créativité dans un rock lo-fi de toute urgence.
Malgré tous les efforts déployés, la troupe suédoise de I'm From Barcelona restait jusqu'à maintenant, au sein de la scène indie rock, qu'une exception au capital sympathie débordant. C'est sûr qu'en déboulant à une trentaine de musiciens à chaque album, le collectif ne passe pas inaperçu. Seulement, les deux albums qu'il a à son actif ("Let Me Introduce My Friends" en 2006 et "Who Killed Harry Houdini?" en 2008) n'étaient pas encore assez constants et consistants pour véritablement marquer les mémoires et faire de lui un incontournable acteur de la pop actuelle.
À faire constamment sa girouette, il se pourrait bien que Damon Albarn ait fortement le tournis. Soi-disant rangé au placard, puis brièvement de retour pour une compilation d'inédits sans intérêt, l'Anglais n'en a finalement pas fini avec Gorillaz, son projet virtuel partagé entre musique et image, qui ne cesse pourtant de toujours battre un peu plus de l'aile. Confirmation sur "Plastic Beach", un nouvel album plein de bonnes intentions, en gestation depuis trois ans, abandonné un temps pour finalement sortir maintenant, mais qui finit malheureusement le bec... dans l'eau!
Il y a exactement deux ans, Hot Chip sortait "Made In The Dark", un deuxième album qui perdait en efficacité ce qu'il gagnait en homogénéité, et qui laissait derrière lui la désagréable impression qu'une telle somme de talents pouvait mener sa barque beaucoup plus loin, sur des eaux plus limpides. "One Life Stand" devait donc amener avec lui son lot de réponse, et effacer par la même occasion les quelques frustrations causées par son prédécesseur.
Difficile cette fois d'encenser Gorillaz dont on a pourtant souvent cautionné la démarche.