Il y a quelques dizaines d'années, les moyens mis à la disposition du musicien pour qu'il immortalise lui-même son inspiration musicale n'étaient évidemment pas les mêmes qu'aujourd'hui. Ça n'a pourtant jamais empêché l'autoproduction d'exister, ni altéré l'envie des artistes de l'époque - comme d'aujourd'hui d'ailleurs - d'être découverts par un label afin d'entrevoir des jours meilleurs. En produisant, réalisant et finançant eux-mêmes leurs oeuvres, certains y sont parvenus, d'autres non. C'est donc en quête de ces derniers que le label Now Again est parti
Si l'histoire n'est pas faite que de bon souvenirs, il y a des fouineurs dont il faut clairement se réjouir des trouvailles. A la manière de quelques autres avant lui, ayant eux aussi pioché quelques reliques exceptionnelles sous une épaisse couche de poussière, Wax Poetics mettait la main il y a quatre ans sur "East Of Underground", album éponyme pressé dans le dos du groupe par l'armée américaine à la fin des années 70 pour en faire un outil de recrutement, alors que la guerre du Vietnam occupait l'essentiel de ses préoccupations.
La tendance est plus que jamais aux producteurs. Chaque label encense sa dernière trouvaille, plus encore en cette période de prolifération dubstep et bass music, deux courants actuellement en verve qui offrent autant de chances d'éclore que de se recycler à tous les sorciers des machines. Si Paul White sera pour beaucoup un énième prétendant au statut de révélation, le Britannique a pourtant déjà inauguré sa discographie en 2009 avec "The Strange Dreams Of Paul White", un premier album encensé par les spécialistes du genre, de Diplo à Gilles Peterson. Sa touche à lui? Un hip hop qui ne puise pas ses samples dans la soul, la funk et le jazz comme il est souvent coutume de le faire, mais plutôt dans le reggae ou le rock progressif et psychédélique.
Antibalas, Akoya Afrobeat Ensemble, The Souljazz Orchestra, Fanga, The Afrorockerz, autant de groupes américains, canadiens ou français qui doivent tous à Fela Kuti la musique qu’ils composent aujourd’hui. Mais au-delà de ces jeunes formations nées après la mort du roi de l’afrobeat en 1997, de nombreux groupes nigérians et internationaux ont été marqués par ce genre explosif, à la frontière entre le highlife ghanéen, le funk et le jazz, dès sa naissance dans les années 70. Un nouveau phénomène musical qui ne pouvait passer inaperçu
Vous êtes sûrement quelques-uns à vous être déhanchés sur le répertoire de The Poets Of Rhythm, notamment au moment de "Discern/Define", leur excellent troisième album sorti chez Ninja Tune en 2001. Abasourdis par leurs assauts funk répétés, vous êtes peut-être passés à côté d'autres sévices des frères Whitefield, ceux affligés par leur formation à géométrie variable, et qu'ils alignaient la même année sur un "In The Raw" devenu désormais collector.
Derrière Mr Chop se planque Coz Littler, propriétaire des mondialement courus Ape Recording Studios, pour la multitude d'instruments vintage qu'ils renferment, qu'il s'agisse de synthétiseurs, de guitares, de batteries ou de tout autre matériel dont il pourrait avoir besoin. Car non content d'être déjà si chanceux, l'Anglais est aussi un musicien hors paire, multi instrumentaliste qui est parvenu à se faire sa place sur une scène soul, funk et jazz toujours en quête d'un son authentique.