Peu formatée, la musique de Ghostpoet s’est pourtant retrouvée au rang des nominées au titre de Mercury Prize 2011. Malheureusement pour lui, c’est PJ Harvey qui l’a remporté, ce qui n’enlève rien au côté inattendu du buzz qui a accompagné ce premier album, un disque produit dans une chambre d’étudiant avec un minimum de matos. Il a suffi d’une oreille bien tendue de Gilles Peterson pour enclencher la machine et donner une chance au jeune Obaro Ejimiwe de définitivement sortir du lot avec son style indubitablement singulier, mêlant intelligemment dubstep et spoken-word.
Ce soir-là, à Lille, c’est DJ Krush qui est à l’affiche. Annoncé un peu tardivement, Ghostpoet assure la première partie accompagné d’un live-band. L’occasion de rencontrer un jeune artiste qui, il y a quelques mois seulement, était encore étudiant. Caché sous sa capuche, on a
À ma gauche, une scène hip hop qui commençait sérieusement à manquer de nouvelles égéries, jusqu'à ce que Tyler The Creator et autres jeunes morveux viennent s'amuser à bousculer les quilles. À ma gauche, un mouvement dubstep infatigable, désormais présent dans tous les recoins de la musique, qu'ils soient pop, rock ou hip hop. Fusionnez ces deux bonnes nouvelles, et votre quête vous mènera certainement à Ghostpoet: un MC/producteur d'une vingtaine d'années qui, avec un premier maxi en 2010 ("The Sound Of Strangers) et maintenant son premier album "Peanut Butter Blues & Melancholy Jam", ravive la flamme qui brûlait aux débuts de Saul Williams voire de The Streets, ou quand Roots Manuva se laissait plus volontiers imprégner par son environnement londonien que ses origines jamaïcaines.