Album / Big Dada / 03.11.2014 Post hip hop UK
Il y a un mois, Dels annonçait son retour avec un deuxième album à paraître chez Big Dada. Productions avant gardistes et flow assuré sont une nouvelle fois au service d'un hip hop efficace et urgent, comme le prouve 'Fall Apart', un nouvel extrait de 'Petals
Vous vous souvenez certainement de 'GOB', premier opus de Dels qui figurait parmi les meilleurs albums hip hop de l'année 2011. Trois ans plus tard, l'anglais est de retour pour faire oublier que la scène britannique n'est ni une pâle copie de ce qui se passe outre
Avec "GOB", son excellent premier album sorti l'an passé, Dels replaçait d'un coup de baguette magique toute l'Angeleterre sur la carte du hip hop mondial après qu'elle se soit endormie sur ses lauriers. Avec toute la classe qui le caractérise désormais, le Britannique parvenait à marier maturité, cohérence, originalité et efficacité le temps de onze titres dont on attendait dès lors quelques successeurs. Si l'heure d'un nouvel album n'a pas encore sonné, Kieren Dickins - désormais sans ses producteurs mentor qu'étaient Joe Goddard, Micachu et Roots Manuva - revient néanmoins offrir un aperçu de ce qui pourrait nous attendre l'an prochain
Les albums de remixes, c'est souvent aussi anecdotique que sans intérêt. Dans la majeure partie des cas, il s'agit même d'une simple manière détournée de rester accroché au wagon de l'actualité. Sauf quand la liste des convives met l'eau à la bouche. Ici, Bonobo prend le concept au sérieux, et offre une refonte totale de son album "Black Sands", must-have de l'année 2010.
Avec son excellent album "GOB", ce n'est pas seulement le sursaut de Big Dada que Dels sonne, mais celui de toute une scène hip hop anglaise qui, entre grands pontes dans le creux de la vague et une génération grime peu passionnante, finissait par sérieusement se morfondre. En une dizaine de titres, le Mc y laisse entrevoir ses nombreuses influences, celles qui se reflètent également dans les dix morceaux qu'il a choisi pour cette playlist. Demandez lui en dix et pas un de plus, et voici ce que Dels sort de sa discothèque.
Il fut un temps où le hip hop britannique parvenait sans mal à rivaliser avec son cousin américain. Les années passant, l'évidence est pourtant revenue au galop: le rap US est un tel vivier qu'il est bien difficile pour ses homologues étrangers d'afficher la même constance. L'Angleterre n'y aura pas coupé, sa scène hip hop étant étroitement liée à une poignée de labels influents, à la faute de flair interdite. Ainsi, entre l'ampleur prise par le grime, l'essoufflement des pontes d'outre-Manche tels que Roots Manuva, et un Big Dada comme en quête d'un nouveau souffle, on finissait par ne plus en attendre grand chose de plus excitant qu'un mariage princier.