(Drive In) Static Motion – ‘Four Songs’
Ep / Good Citizen Factory / 30.04.2021 Émo épuré
Ep / Good Citizen Factory / 30.04.2021 Émo épuré
S’il évolue dans un tout autre genre, Ty Segall et Thee Oh Sees n'ont qu'à bien se tenir : le producteur trip hop manceau vient de sortir Minorities sur son label Good Citizen Factory, un 23ème album en 11 ans de carrière
Avec pas loin de trois albums par an en moyenne si l'on compte ceux qu'il signe sous son nom et ceux de projets dans lesquels il est fortement impliqué, Cyesm se devait de logiquement refaire parler de lui avant l'été. C'est chose faite avec "Disciple", un nouvel opus qui prend ses distances avec la tendance electro affichée lors de ses dernières sorties, pour mieux faire étalage de tous ses talents, tout en exploitant au mieux ses nombreuses connections, dans le milieu hip hop notamment.
Il y a trois ans, armé d'un premier album éponyme plutôt prometteur, (Drive In) Static Motion parvenait à marier subtilement deux univers aux antipodes, celui d'un rockeur écorché vif et d'un producteur electro généralement adepte de downtempo aux ambiances cinématographiques. Le temps d'une grosse dizaine de titres, le duo marquait son passage par des compositions indie-electro mélancoliques, pleines de finesse, de détails, et de cette tension sous-jacente qui le caractérisait. En 2012, Cyesm et Rity Mabon sont de retour avec "Small Steps", une deuxième production qui - comme le veut la tradition - vient en dire un peu plus sur l'évolution musicale du projet.
Cyesm fait partie de ces producteurs français injustement méconnus, pourtant capables de bousculer la hiérarchie. Alors que vient tout juste de sortir “Weird Stories“, son onzième album, il était temps de frapper à la porte de sa tanière, et de s’entretenir avec ce producteur de
Cyesm produit comme il respire, et ses disques - qu'il sort presque tous les six mois - ne sont que la partie visible de l'iceberg. Peu adepte de l'exercice live habituellement couru par les musiciens, le manceau préfère de loin la quiétude de son home studio pour laisser vagabonder son inspiration, laisser fuiter la mélancolie chère à ce trip hop qu'il affectionne depuis ses débuts. Pourtant, de sa tanière ou il prend soin d'immortaliser son travail, l'ours ne reste pas insensible au monde qui l'entoure
L'avantage de mettre la pédale douce pour un producteur est qu'on est généralement ravi de le ré-écouter quand il se décide à réapparaître. En cassant son rythme effréné de plusieurs albums par an qui menait doucement à l'overdose, Cyesm a eu cette bonne idée qui nous fait incontestablement plus apprécier ce "Undisclosed" que n'importe lequel de ses prédécesseurs. C'est aussi vrai qu'étrange: trop de musique tue la musique, et le manceau l'a peut-être appris à ses dépens en incitant à ingérer chaque fois une nouvelle salve de titres alors que la précédente n'était pas encore digérée.
Un seul regret: que "Oops I Dig It Again" ne dure pas plus de 33 petites minutes
"Twelve Code" est avant tout destiné à un public qui ne craint pas les sensations acoustiques fortes