Xtreme Fest 2023, on y était !

Xtreme Fest 2023, on y était !

Près d’Albi, dans le Tarn, le Xtreme Fest a assurément un côté ‘Punk Rock Holidays’ avec son plan d’eau, sa plage, ses bouées tractées, son skate park et même ses luges sur rail.

L’événement est parfois comparé à un ‘mini Hellfest’ (y compris sur France Info cette année) mais sans doute à tort : car si l’ambiance est assurément cool, safe et ‘à échelle humaine’ (fréquentation maximum : 3000 personnes sur le site), la programmation a été délestée de sa branche metal. Il est révolu le temps où le festival invitait des Carcass, Cannibal Corpse, Obituary et autres Gojira.
La dominante est donc bel et bien punk rock et hardcore, avec le plus d’ouverture d’esprit possible quant à la définition de ces styles (que ceux qui aiment aller danser équipés d’un protège-dents ne s’inquiètent pas, l’affiche réserve son bon quota de pourvoyeurs de clients pour l’infirmerie de la Protection Civile : Terror, Madball, Walls Of Jericho, etc.).
Symbole assez parlant de l’état d’esprit en vigueur, une des scènes a été baptisée la ‘X Cage’, et, comme son nom l’indique, les groupes y sont littéralement enfermés pour s’y produire, dans une atmosphère mixant octogone et Mad Max 3 (et peut-être les Blues Brothers derrière la grille du Bob’s Country Bunker à Kokomo dans l’Indiana).

Le plus gros défi pour cette édition anniversaire (10 bougies sur le gâteau) aura été de gérer ni plus ni moins que l’annulation de sa tête d’affiche du week-end. Les Descendents, le jour même de l’ouverture, annonçaient qu’ils ne pourraient pas s’envoler pour l’Europe : le chanteur Milo venait d’être hospitalisé suite à une crise cardiaque. Pour résumer à gros traits, les Descendents sont une légende de leur genre. Leur premier album date de 1982 et les Californiens ont été une influence pour tous les groupes ayant allié énergie punk rock et mélodie dans leur sillage, de NOFX à Green Day. Leur apparitions étant rarissimes en France, autant dire qu’ils étaient attendus et que leur trouver un remplaçant au dernier moment n’a pas été évident. C’est un artiste de la région Occitanie (un de plus !) qui a joué le rôle de rustine : Les $heriff de Montpellier ! Excellente surprise pour les fanatiques de punk d’expression française, pis aller pour les américanophiles hardcore.

Quoi qu’il en fut, la philosophie n’était pas à la lamentation en songeant aux absents, mais à la réjouissance devant les présents. Parmi les bons moments : Pogo Car Crash Control (des habitués du festival, à se demander s’ils n’ont pas des piaules réservées automatiquement d’une année sur l’autre dans l’auberge de jeunesse du parc de loisirs), la fusion ‘à la Turnstile‘ des Allemands de Slope ou encore la prestation décalée et rafraîchissante des New-Yorkais The Slackers, très classes en costards, même s’ils avaient gentiment l’air de se demander ce qu’ils fabriquaient là, à interpréter ska, rocksteady et skinhead reggae devant une foule relativement aérée lors de leur passage.

Autres actes de présence aux premiers rangs :

Pour Good Riddance : cantonnés sur la petite scène guinguette plutôt que sur la scène principale, ils ont donné au festival un bon côté Vans Warped Tour (malgré le coup de vieux qui frappe même les plus straight des punks), balayant largement leur discographie, de 1995 à nos jours.

Pour Grade 2 : street punk mélodique de l’Île de Wight (!), trio jeune et moderne que l’on devine toutefois avoir bien usé les disques de The Clash ou de The Jam à la maison.

Pour Snuff : autres Anglais, mais authentiques vieux de la veille (quelle tignasse grisonnante pour le guitariste Loz Wong !) venus sans orgue électrique mais avec leur petite section cuivres familiale. Duncan Redmonds, la batteur/chanteur, était déjà sur place, car il est aussi batteur titulaire des Toy Dolls, programmés en ouverture. La foule est devenue folle quand ils ont joué leur ‘classique’ Nick Northern.

Au chapitre des découvertes, il conviendra de se souvenir de Yawners (Madrid, Espagne) et de Scowl (Santa Cruz, Californie) :

Le trio Yawners paraît tout au service du songwriting de la jeune chanteuse et guitariste Elena Noeto, dont l’indie rock a provoqué un gros crush instantané dans les coeurs emo – avec en point d’orgue la chanson intitulée Rivers Cuomo qui parle de… Rivers Cuomo du groupe Weezer.

Scowl sont frontés par une vocaliste teigneuse : l’hallucinante Kat Moss. T-shirt Gorilla Biscuits et jupette de cheerleader, elle alterne l’attitude pop-punk la plus décontractée (refrains très catchy, reprises de Do You Wanna Dance et de 99 Luftballons) et l’agressivité beatdown hardcore la plus efficace. Une sacrée gifle.

A noter d’ores et déjà sur votre calendrier de l’été 2024 : si vous n’obtenez pas de places pour l’ouverture des Jeux Olympiques à Paris, ayez en tête que le dernier week-end de juillet 2024 devrait être celui de la 11° édition du Xtreme Fest dans le Tarn… Tout n’y est pas homologué, mais il y a de la place pour de belles performances !

Photos : Milo et Fred Moocher pour Xtremefest – Junk Koraba pour Wallabirzine


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