Stoner Bud’s, Club Bombardier, Mossaï Mossaï, Cushdrive… Trouvailles de la France d’en bas

En complément de notre article encyclopédique retraçant plus de 20 ans de rock made in France par le biais de plusieurs playlists (voir ici), Mowno vous sert sur un plateau de nouvelles trouvailles issues de la scène hexagonale la plus underground. En voici une nouvelle salve.

Après une poignée d’Eps remarqués, Stoner Bud’s passe logiquement le stade du premier album. Autoproduit, Vampires voit les bordelais poursuivre leurs explorations rock au delà du seul périmètre garage punk de leurs débuts. En résultent une dizaine de nouveaux morceaux à la fois mélancoliques et aventureux, allant de l’indie pop au grunge en passant par le krautrock, au sein desquels spleen, authenticité et fun se sont donnés rendez-vous.

Club Bombardier se fout totalement du format album. La preuve puisqu’avec Anger Management, les parisiens ajoutent un quatrième Ep à une discographie entamée en 2017. Le temps de 7 nouveaux titres, les quatre viennent une nouvelle fois assouvir leur soif de punk rock avec une fraicheur qui fait plaisir à entendre. En effet, aux calculs carriéristes, le groupe préfère la spontanéité de compositions clairement taillées pour vous botter le cul une fois balancées sur scène.

Alors que le rock tente de se réinventer à l’arrivée de chaque nouvelle génération, le noise rock – que l’on croyait gravé à jamais dans la roche – s’offre lui aussi de nouvelles mues. Démonstration avec Mossaï Mossaï qui, après un premier Ep (2019), passe le cap du premier album. Fort de sa dynamique, le quatuor chante désormais en français et s’affranchit des limites dictées par les puristes du genre. En résulte cinq titres expérimentaux et hallucinatoires dont les perspectives sont cesse perturbées par la répétition, la saturation. Pour les fans de Swans, Sonic Youth et Throbbing Girstle.

A entendre le deuxième Ep de Cushdrive, on devinerait presque l’âge de ces lyonnais, incontestablement biberonnés au punk hardcore des années 90. Mélodique à souhait et d’une redoutable efficacité, Walk On The Warm Sand marche dans les pas de Hot Water Music et Samiam pour ne citer que deux wagons d’un long train de marchandise à roulette en direction des Etats Unis où leurs références ont écumé toutes les scènes. Le quatuor livre ici un opus solide et maitrisé, de ceux qui ne mènent à aucune autre évidence que celle d’un premier album en approche.