Photos – Johnnie Carwash au Brin de Zinc, Chambéry

Il est des lieux comme ça qui suintent le rock, et le Brin de Zinc est assurément l’un d’eux. A l’heure où la scène musicale indépendante devient progressivement orphelines de rades underground, de caves embrumées, et de bars musicaux où entretenir sa fanbase en lui faisant partager autre chose qu’un show bien polissé, le Brin de Zinc – unique salle de la ville de Chambéry – fait depuis 16 ans de la résistance ! La soirée organisée le mercredi 16 mars dernier, avec en tête d’affiche les voisins lyonnais de Johnnie Carwash, était encore là pour le prouver.

Invité par le trio garage-punk, c’est le combo Edgar Suit qui a ouvert le bal, livrant des compositions bien troussées, naviguant allègrement entre influences post-punk et new wave, la voix haut perchée faisant bien le job. London’s calling ! Puis c‘est un retour à des choses plus brutes, mais ô combien efficaces, qui s’effectue. Johnnie Carwash nous l’assène en pleine figure en entamant son set avec un I Don’t Give A Shit donnant immédiatement le ton.

Le reste du concert est à l’avenant, Maxime s’en donnant à cœur joie sur sa Ludwig, pendant que Bastien nous régale de basses grunge bien grasses et baveuses. Il faut dire qu’avec une Fuzz War aux pieds, il y a de quoi décoller le plafond… Manon, quant à elle, de ce brin de voix si particulier aux inflexions maitrisées et tout empreint de fraicheur, ne manque pas de nous ramener à la grande époque du girl power façon Riot Grrrl, référence qui devient parfaitement explicite lorsqu’elle entonne le titre Slut Skirt. Du fun certes, tel ce clavier aux sonorités lo-fi dont les ritournelles saupoudrent certains morceaux (Napoléon, U’re A Dog), mais aussi des messages, des piqures de rappel toujours nécessaires car, comme la chanteuse l’a elle-même inscrit sur son flight, ‘quand c’est non, c’est non‘ !

Nicolas Rivoire est sur Instagram.