Photos – Cannibale et Arthur Satan à La Vapeur, Dijon

Photos – Cannibale et Arthur Satan à La Vapeur, Dijon

L’an dernier, Born Bard Records fêtait ses 15 années d’existence : l’occasion pour de nombreux groupes de l’incontournable label indépendant de partir sur les routes de France et de partager l’affiche de soirées sous un même étendard. Bousculée par la crise, l’initiative se poursuit en 2022 histoire de faire durer encore un peu le plaisir, comme lors du 17 mars dernier quand Arthur Satàn et Cannibale se relayaient sur la scène de La Vapeur à Dijon. Bien qu’assez différents musicalement, les deux projets se retrouvent sur leur désir commun de réarranger leur répertoire spécifiquement pour le live, et d’apporter ainsi de la nouveauté par rapport à leurs albums pourtant déjà très bons.

Arthur Satàn, accompagné de certains compagnons de l’aventure JC Satàn (Romain Boutin / Batterie – Gaspard Borne / Basse) ouvrait le bal et offrait avec la fougue qu’on lui connait chacun de ses titres hommages à ses idoles 60s, Kinks en tête. Loin de n’être qu’une aventure solo, Arthur Satàn profite volontairement du lien qui l’unit au-delà de la musique avec chacun des membres de son groupe, pour que de la connivence naissent de véritables épiphanies. Celles-ci profitent alors de la voix de Vincent Bestaven (clavier) tissant de magnifiques harmonies avec celle d’Arthur sur les morceaux les plus folk; de Chop (guitare) qui, taquin, s’autorise à ajouter quelques clins d’œil à ses arpèges ciselés et insiste jusqu’à ce que le public tilte; ou encore de l’ensemble du groupe qui part en trip façon Crazy Horse en enchainant les soli et en allongeant à la démesure le titre The Boy In The Frame.

A cette soirée déjà bien chaude, Cannibale est venu ajouter l’ambiance tropicale et dansante qu’on lui connait. Entamé par l’hypnotique Life Is Dead, c’est un set impeccable que le groupe a déroulé. Au-delà de l’incontournable Es El Amor, la cumbia déviante de The Uggliest Rabbit of the 70’s a forniqué sans réserve avec des tournes plus afrobeat, un clavier puisant son inspiration dans le Soul Sacrifice de Santana époque Woodstock s’est invité à la fête (Not Easy to Cook), et partout les claves latines d’un Nicolas Camus flamboyant sont venus relever la sauce déjà épicée des compositions de Manuel Laisné. Bien loin du malaise que son nom peut laisser supposer, ce Cannibale-là, digérant ses repas faits de musique cosmopolite et de métissage sans limite, nous a régalé jusqu’au bout d’un menu aux plats tous plus fins les uns que les autres. De la musique trois étoiles en somme.  

Nicolas Rivoire est sur Instagram.

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