
10 Juil 23 Nick Cave dévoile quelques-uns de ses morceaux favoris
Invité cette semaine du podcast Jiggle Jiggle animé par Louis Theroux sur Spotify, Nick Cave n’a pas manqué de convaincre de nouveaux fans qui, pour certains, se sont demandés par où entamer sa discographie. Des questions auxquelles le crooner n’a pas manqué de répondre directement, ce qui intéressera sans conteste aussi ses admirateurs inconditionnels toujours avides de s’abreuver des points de vue de leur idole. Sa lettre à lire ci-dessous.
Chers Aotearoa, Adrian et Daphné,
Il semble qu’un grand nombre de personnes non initiées se soient intéressées aux Red Hand Files cette semaine, à la suite de mon interview avec Louis Theroux. J’ai bien peur de ne pas être la bonne personne pour vous aider à naviguer au sein de ma musique. Ma relation avec mes chansons est trop liée à leur histoire, je ne sais donc pas lesquelles sont les bonnes ou les moins bonnes.
Par exemple, je pense que Brompton Oratory, qui a été enregistrée en une seule prise sur un Casio trouvé dans une brocante, est une bien meilleure chanson que The Mercy Seat, dont l’écriture a pris des mois, l’enregistrement des semaines, et qui a été mixée par plusieurs ‘producteurs’; pour tout un tas de raisons désespérantes, je pense que Ghosteen est, à tout point de vue, le meilleur album des Bad Seeds, mais celle du groupe que j’aime le plus est probablement Sad Waters de Your Funeral… My Trial. J’ai pleuré devant sa beauté glissante lorsque je l’ai jouée pour la première fois à Elisabeth, ma petite amie de l’époque, alors que nous étions assis sur son lit à Schöneberg, à Berlin. Je pense que From Her To Eternity est probablement la plus réussie des premières chansons des Bad Seeds, principalement pour le jeu de guitare extraordinairement excentrique de Blixa Bargeld, bien que son moment le plus inspiré soit peut être son cri à glacer le sang à la fin de Stagger Lee. Je crois que les paroles de Spinning Song sont les meilleures que j’ai pu écrire, bien que j’aie un faible, tout comme ma femme Susie, pour la folie lyrique sous amphétamines de The Curse of Millhaven. Avec le recul, je pense être d’accord avec la chronique blessante de Matt Snow qui a souligné ‘un manque de tension dramatique’ dans The Firstborn Is Dead, mais je crois que Scum, que je lui ai écrit en réponse, est un point culminant dans l’infâme catalogue des Bad Seeds. Je considère que le solo d’oscillateur sur Red Right Hand est la meilleure chose que contienne Let Love In, pourtant je ne dirais pas que ce morceau soit une de nos plus grandes réussites. Et pour tout un tas de raisons complexes et nostalgiques, je préfère écouter Nocturama tous les jours de la semaine plutôt que Dig, Lazarus Dig!. Et j’en passe ! Je pense que Shoot Me Down aurait dû figurer sur l’album Nocturama, à la place de Babe, I’m On Fire. Et ainsi de suite.
Mais tout cela est totalement subjectif, confus et complètement discutable. Je sais que les vrais fans de Nick Cave, armés d’une compréhension longue et difficile de ma musique, ne seront pas d’accord avec la plupart de ces avis.
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