01 Sep 14 On y était! Retour sur Rock en Seine 2014
Photos: www.floriandenis.com
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Rock en Seine n’est pas un festival comme les autres. Parce que c’est un des derniers événements musicaux de l’été, que les spectateurs y viennent généralement entre potes pour débriefer les vacances et s’offrir trois jours de gentille débauche avant de reprendre la route de la rentrée. Aussi parce que c’est désormais le seul rassemblement d’envergure de ce type dont peut se vanter la région Ile de France, et donc une occasion supplémentaire de vérifier la passivité bien connue du public parisien. Enfin parce qu’il est la preuve toute faite qu’il n’est pas nécessaire pour un festival de réviser son degré d’exigence à la hausse pour battre des records d’affluence, 120 000 festivaliers et trois jours affichant complet cette année.
Que Rock en Seine ne se bile pas concernant le manque de réaction de son assistance. Personne n’a jamais pu remédier à ce mal de la capitale, pas même les musiciens eux-mêmes qui, de The Hives à Arctic Monkeys en passant par un Cheveu tentant en vain de recréer l’ambiance de… Dour, n’ont pas manqué – cette année encore – de s’en étonner ouvertement. Pour eux, Paris sera donc toujours un combat perdu d’avance face à des amateurs de musique pour qui l’affiche importe finalement peu, et dont la majorité déboule en masse pour s’offrir un week end ‘au vert’, pourquoi pas en famille avec, si possible, quelques bons concerts à la clé.
Sans pour autant attendre du festival la même radicalité que celle des Transmusicales par exemple, difficile quand même de digérer les perpétuelles redites qui finissent par rendre prévisible sa programmation: si l’éponge passe sur les excellents The Hives, ou sur The Prodigy qui ont prouvé – si besoin était – qu’ils avaient les épaules pour ce genre d’événement massif, on se serait presque passé des prestations scolaires et sans valeur ajoutée des Arctic Monkeys, comme de Queens Of The Stone Age et son Josh Homme qui – fort de quatre participations, dont une avec Them Crooked Vultures – avait même laissé son GPS à domicile.[/twocol_one]
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Hormis les intenables suédois suscités, on se rappelait alors qu’il est finalement inutile de sans cesse aller chercher la perle parmi les têtes d’affiche ou les groupes au charisme d’huître. Plutôt qu’une diva tête à claques (Lana Del Rey) ou du monument Portishead qu’on aurait amplement plus apprécié en salle, on retiendra plus volontiers la bonne volonté de Cage The Elephant, la belle énergie de Brody Dalle, les spectacles (au premier sens du terme) proposés par Die Antwoord ou Airbourne, l’efficacité d’un Flume qui aura raflé la palme de l’électro du week end, voire même la surprise de voir la pathétique Blondie fédérer encore. Tous ont compris que pour espérer tenir plusieurs dizaine de milliers de personnes, il fallait lever le nez de son micro et transpirer un peu.
Puis il y a ceux qui naviguent tranquillement entre les deux, qui comptent avant tout sur la qualité de leur musique pour remporter la timbale. A ce petit jeu, Mac Demarco (bien que moins marquant qu’à Saint Malo), la Fat White Family déjantée, un Thee Oh Sees même amputé de son charme et frappé de problèmes techniques, les gais et colorés Crystal Fighters, comme Traams, Royal Blood, Cloud Nothings, Blood Red Shoes, Warpaint et Stephen Malkmus méritaient amplement leur participation au festival, et lui ont bien rendu. Sans parler de Thurston Moore qui, bien entouré de son batteur de Steve Shelley et de Debbie Googe (bassiste de My Bloody Valentine), aura bien préparé le terrain de son prochain album.
Un poil en berne depuis deux ans, Rock en Seine aura majoritairement visé juste cette année, sans pour autant s’écarter du piège qui le suit de près depuis quelques éditions, jusqu’à parfois dangereusement flirter avec lui: cette facilité de céder à une partie gagnée d’avance en négligeant l’originalité de sa programmation, en privilégiant l’actualité au show, et en comptant beaucoup trop sur le peu d’attente de ses festivaliers. Pourvu que le succès populaire de 2014 ne l’aveugle pas trop longtemps, car les 28, 29, et 30 août 2015 auront à rivaliser, sans compter d’ici là sur nos certitudes.[/twocol_one_last]
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