03 Oct 11 Zun Zun Egui – « Katang »
Album
(Bella Union)
28/09/2011
Noise-rock tribal et exotique
Du côté de Bristol, on ne se laisse pas uniquement bercer par les mélopées du trip hop historique local tant la scène là-bas possède d’autres richesses qu’elle laisse découvrir petit à petit. Dernière belle surprise du coin: Zun Zun Egui qui, malgré un patronyme aux consonances basques, n’a aucune origine de ce côté-ci du globe. Mais ça aurait pu tant le combo est le fruit d’une rare mixité qui ne pouvait lui promettre autre chose que son éclatante originalité. Celle qui se vérifie tout au long d’un « Katang » ou le soleil a rendez vous avec le rock indé, ou le chant alterne entre langue anglaise, française, mauricienne et japonaise, ou les mélodies poussant parfois jusqu’à la pop avec efficacité et charisme (« Twist My Head ») prennent le pari de toujours se poser avec un naturel déconcertant sur des compositions complexes, débordantes d’idées, généreuses en changements de rythme, assez pour leur promettre de difficilement se chanter par coeur (l’excellent « Fandango Fresh »). Pas toujours un mal quand on espère que son album s’écoute sur la longueur. Et c’est bien le cas de « Katang » dont, non seulement chaque écoute mais chaque titre réserve son lot de réjouissances, cette impression de mettre le pied dans quelque chose de frais et d’inédit. Car si le titre éponyme d’ouverture rappelle brièvement une introduction façon Battles, il laisse rapidement éclater une rythmique intense, joyeuse et dansante, ainsi qu’un chant quasi tribal perdu au sein d’expérimentateurs indie rock plutôt inspirés. Juste assez pour attiser la curiosité et viser la fin d’un disque ou les moments d’ennui sont presque inexistants (y compris lors d’interludes instrumentaux comme « Shogun »), happés que nous sommes par l’approche particulière mais toujours convaincante de Zun Zun Egui. Illustration sur le long « Mr Brown » aux bords du rock prog, comme sur l’irrésistible « Cowboy » ou l’Afrique n’a jamais été autant baignée d’électricité. A la fois funk, tribale, exotique et rock, la musique de ces quatre Anglais invite ainsi celles de Pneu, Talking Heads, The Ex, Vampire Weekend et Foals à coucher ensemble une bonne bouteille de vieux rhum. Enivrant.
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