22 Mar 11 William Fitzsimmons – « Gold In The Shadow »
Album
(Gronland)
28/03/2011
folktronica
On le constate très régulièrement à l’écoute des disques que l’on s’amuse à passer à la loupe: la musique est souvent une thérapie pour son auteur, le moyen le plus efficace pour les plus talentueux d’entre eux d’évacuer leurs démons. C’est non seulement le cas de William Fitzsimmons, mais le bougre sait plus qui quiconque par quel bout commencer puisqu’il est lui-même autant psychothérapeute et spécialiste des maladies mentales que songwritter, très tôt sensibilisé qu’il fut à la musique, élément crucial dans sa communication avec père et mère aveugles.
Cela fait donc six ans qu’il se penche sérieusement sur son cas, plus particulièrement depuis un « Goodnight » (2006) rejouant le divorce de ses parents, suivi de « The Sparrow And The Crow » (2009) s’épanchant cette fois sur le sien. Coup sur coup, tous ont fait de ce tendre barbu une icône naissante d’une folk douce et attendrissante, capable de se dépêtrer avec brio de l’acoustique comme de l’électronique. Un trait de caractère qu’on retrouve une nouvelle fois au sein de « Gold In The Shadow », un nouvel album qui s’inscrit dans la suite logique de ses prédécesseurs, bien qu’il souligne franchement une orientation générale plus positive, axée sur la guérison, la distance qu’il impose désormais à ses maux à lui.
Bien qu’on croise ici deux ou trois rayons de soleil inattendus (« The Winter From Her Leaving ») et quelques légers arrangements (« Wounded Head »), ça ne veut pas dire pour autant que sa musique est devenue guillerette et qu’elle flanque irrémédiablement un sourire sur les visages. Encore en rémission – et c’est presque ainsi qu’on le préfère – le songwritter frappe à nouveau chacun des morceaux de sa voix douce et sensible, d’une lourde mélancolie qui broie les tripes (« Beautiful Girl »), d’arpèges de guitare aussi simples que lumineux (« The Tide Pulls From The Moon », « Tied To Me »), ou d’un subtil groove électronique (« Fade And Then Return »). Au fur et à mesure qu’il avance vers le bout du tunnel, Fitzsimmons ne cesse donc d’aiguiser la beauté de son registre. Bouleversant.
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