The Willowz – « Everyone »

The Willowz – « Everyone »

will180Album
(Green United Music)
22/03/2010
Rock n’roll

Depuis 2002 qu’ils ont décidé d’empoigner les guitares pour se laisser aller à leurs élans punk, soul et rock n’roll, Richie James Follin et Jessica Reynoza, les deux membres originels de The Willowz, auront parcouru un bon bout de chemin. C’est en tous les cas ce dont atteste « Everyone », un nouvel album qui, le temps de dix titres, illustre toute l’évolution de ce quatuor qui déchaine les passions depuis ses premiers balbutiements. Et cela, que soit dans la musique avec les différents labels séduits par le groupe (XL, Sympathy For The Records Industry, Dim Mak pour les plus réputés), la presse qui n’a jamais manqué de le solliciter, ou le cinéma via Michel Gondry notamment qui, en plaçant quelques titres sur différentes bandes originales (« Eternal Sunshine Of The Spotless Mind », « La Science Des Rêves ») aura contribué à une renommée tâche d’huile.

Mais revenons à ce qui nous intéresse aujourd’hui: « Everyone », ce putain d’album rock n’roll qui, sans dépayser les fans de longue date, affiche une certaine rupture avec le récent passé, rupture cependant pressentie depuis la sortie du dernier « Chautauqua » en 2007. Il suffit alors de quelques secondes, pas plus, pour que les ultimes remodelages vous sautent instantanément à la tronche: avec l’aide de Stuart Sikes aux manettes, The Willowz ont continué à soigner la production, ont pris leur distance avec le son garage un peu cheap qui était le leur pour flancher vers la pop (« I Know »), tandis que Richie James Follin affiche désormais de véritables talents de chanteur. De ce fait, que les quatre ouvrent leurs parapluies: ils vont devoir affronter la critique des nostalgiques qui railleront quelques velléités commerciales aussi compréhensibles qu’elles auront été bien mesurées et calculées. Ainsi, si vous veniez chercher dans « Everyone » le son de vos vieux 45t, les braillements d’antan à la justesse approximative, les guitares qui vous taillaient les tympans telles des sécateurs, mieux vaudra ressortir vos vieux disques.

Car les californiens semblent bien décidés à mettre désormais un peu de beurre dans leur sandwich au pain. Et comment leur en vouloir sachant qu’ils ont su ici conserver l’essentiel: leur fraicheur adolescente, comme cette générosité qu’ils crachent toujours volontiers à la gueule de celui qui veut bien les écouter, sans aucune prétention, avec encore moins d’arrogance. En 2010, The Willowz jouent donc du rock pour la seule et simple bonne raison que c’est la musique qu’ils aiment le plus au monde. Et c’est bien tout ce qui doit être retenu de ce « Everyone » littéralement poussé par quelques titres incandescents (« Twenty Five »), voire même une poignée de « tubes » (« Destruction », le titre éponyme et final), prêts à rallier à leur cause les fans les plus fidèles de The Black Keys ou The Black Box Revelation. Et peu importe que les ressemblances soient parfois frappantes (« Repetition » aurait pu être volé aux White Stripes), ici le plaisir est plus fort que tout et s’entend de bout en bout.

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