22 Mar 11 The Psychic Paramount – « II »
Album
(No Quarter)
22/02/2011
Noise psyché
De l’excellent « Gamelan Into The Mink Supernatural » sorti il y a six ans, ne reste que quelques croûtes au fond de l’oreille, comme témoins des écoulements de sang que ce disque jusqu’au boutiste avait provoqué. Car qui a déjà eu cette égale dose de courage et de plaisir à mettre la musique de The Psychic Paramount entre ses deux feuilles, sait à quel point les new yorkais ne laissent rien derrière eux, surtout pas la moindre idée restée inexploitée. Et pour cause, quand certaines formations noise alignent les titres expéditifs, eux préfèrent en enchaîner qu’une poignée, mais en exploitant chacun bien au-delà des cinq minutes.
À l’exception du surprenant « N5 CODA », c’est une nouvelle fois le cas pour « II » le bien nommé. Psychédélique au possible, insolemment facile et ambitieux, il rappelle à nos bons souvenirs le côté obscur de la noise d’un combo qui compose et enregistre chaque album comme s’il s’agissait du dernier. Pourtant, dans son immense générosité, The Psychic Paramount marque une évolution à laquelle il était difficile de croire. En soignant la production, en ramenant les potards à 10, la furie s’estompe, le mur du son se fissure pour offrir à cet album des mélodies plus évidentes (« INTRO/SP »), un relief plus accidenté (« DDB », « N5 »), quelques respirations de très bon goût (l’excellent « RW » rappelle même les langueurs improvisées de Fugazi) autant responsables de la réussite de « II » que les inévitables et prévisibles déluges de décibels qu’on était de toute façon venu chercher (« N6 », « ISOLATED »).
En 2011, The Psychic Paramount découpe, décapite, arrache, perce et casse, certes avec plus de souplesse, mais avec autant de force. Ne rien regretter, tout mettre, tel a certainement encore été son leitmotiv au moment d’immortaliser ce second opus plus que jamais à mi-chemin entre noise cinglante et post rock protéiné. S’ils ont arrondi les angles, les New Yorkais ne sourient toujours pas. Pire, ils font de leur rage, de leur inspiration, de leur habileté, de leur efficacité et de la transe qu’ils provoquent, les cinq doigts de ce violent uppercut.
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