31 Mar 11 The Kills – « Blood Pressures »
Album
(Domino)
04/04/2011
Rock incandescent
Durant trois ans, Alison Mosshart a eu beau se consacrer au projet Dead Weather en compagnie de Jack White, Jamie Hince faire face aux sauts d’humeur de sa bien aimée Kate Moss, The Kills ne se sont jamais vraiment éteints. Pour preuve, alors qu’il nous arrive encore de nous pencher sur « Midnight Bloom« , le duo n’a qu’à souffler légèrement sur ses braises pour que « Blood Pressures » ne rallume pour de bon l’incendie, réduisant en cendres les récents doutes portés sur son avenir. Car c’est une évidence tout au long de ce nouvel album: The Kills ont sans attendre retrouvé leur osmose, leurs automatismes, ce naturel avec lequel il est capable d’aligner de merveilleuses pépites rock encore fumantes.
Tous responsables de la cohérence de ce disque, les cordes rougies par la chaleur des compositions, cette rythmique d’une grande justesse malgré son allure maladroite, ce groove général qui ferait dandiner le diable des fesses, et des mélodies implacables, finissent la plupart du temps en véritables tubes contribuant à l’indéniable réussite qu’est ce « Blood Pressures ». Et des tubes, ce diable sait qu’il y en a. De l’ouverture « Future Starts Now » au riff incandescent qui finit de nous faire fondre sur un break aux charmes dévastateurs, jusqu’au blues mystique de « Pots And Pans », ce cru 2011 regorge de grands moments qu’on était loin de penser si nombreux à vrai dire. On aurait pourtant dû s’y attendre: comme ça a finalement toujours été le cas avec The Kills, ce nouvel opus ne se planque jamais tout penaud derrière un hit single trompeur.
De bout en bout, comme ses prédécesseurs, il passionne, ouvre de multiples trappes émotionnelles (« Satellite » au refrain renversant, « Baby Says ») quand ce n’est pas carrément les portes de la fonderie (« Damned If She Do »), use généreusement de ses charmes venimeux (« Nail In My Coffin »), surprend par des compositions qui tiennent debout avec seulement quelques bouts de ficelle (« DNA »), et reprend à son compte quelques idées d’arrangements déjà entendues (la balle de ping pong de « Heart Is a Beating Drum »). Mais il finit définitivement de nous achever avec deux imprévisibles et magnifiques ballades (« Wild Charms », « The Last Goodbye » surtout) qui ne font que l’enrichir plutôt que briser sa cohérence. Mesdames, Messieurs, The Kills sont bel et bien de retour dans leur plus pure tradition, et marquent déjà 2011 au fer rouge.
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