27 Jan 11 The Go! Team – « Rolling Blackouts »
Album
(Memphis Industries)
31/01/2011
Fanfare hip-pop
Les délurés de The Go! Team savent se faire attendre. C’est que du côté de Brighton, on prend le temps de canaliser son inspiration, pour mieux l’exploiter et la caser au sein du meilleur album possible. Les Anglais avaient mis trois ans pour cela entre leurs deux premiers disques. Cette fois, il leur en aura fallu quatre: une longue attente que tout le monde oubliera très vite à l’écoute de ce « Rolling Blackouts » qui, bien introduit par le sulfureux single « T.O.R.N.A.D.O. », ne va pas manquer de réchauffer les corps, de décaper les têtes, et de redonner cette irrépressible envie de secouer le cocotier. Parce qu’à l’image de sa pochette, cette nouvelle salve n’est autre qu’un joyeux collage minutieusement monté de toutes pièces par des amoureux de pop sixties, de funk, de rock, et de hip hop, plus que jamais décidés à fusionner les genres pour un cocktail plus fin mais tout aussi explosif.
Dans la lignée du premier opus, en nettement plus abouti, « Rolling Blackouts » n’a qu’une idée en tête: arracher des sourires, même au plus aigri des guichetiers de La Poste. Ainsi, en usant la plupart du temps ici d’ambiances seventies, le groupe rayonne plus que jamais (« Bust Out Brigade »), diffuse sa bonne humeur sans compter (« Yosemite Theme »), sans manquer non plus de pondre au passage quelques tubes dont on parviendra sans mal à garder la fraicheur intacte jusqu’aux folles soirées d’été. Difficile en effet de rester stoïque quand la clique britannique prouve avec les très bons « Apollo Throwdown » et « Secretary Song » (feat Satomi Matsazucki de Deerhoof), qu’elle est désormais capable d’épurer ses compositions pour ne plus sonner aussi brouillon qu’elle pouvait parfois l’être par le passé. A son apogée, elle décoche même en compagnie de Bethany Consentino (Best Coast) l’imparable « Buy Nothing Day », moins fanfare, plus pop, mais indéniable tube de ce cru 2011.
Et quand ce n’est pas le titre tout entier qui cause, c’est un ou plusieurs éléments qu’on aime attendre patiemment jusqu’à ce qu’il fasse son effet. Du coup, un thème de cuivres ou de synthé (« Voice Yr Choice »), un refrain (« The Running Range »), ou tout simplement un son (le très électrique morceau éponyme) sont eux-aussi capables d’éclabousser le disque tout entier, et de contribuer à ce que tout le monde trouve son bonheur au sein de ce brillant « Rolling Blackouts ». Les intenables Parton et Ninja, comme les fidèles acolytes à leur service, signent de ce fait un parfait retour en fanfare, presque capable de faire passer Brighton pour une station côtière californienne ou il serait de bon ton de se faire dorer la pilule.
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