19 Mai 11 The Globes – « Future Self »
Album
(Barsuk)
10/05/2011
Indie rock grande classe
Ils viennent de passer la vingtaine, mais semblent avoir déjà tout compris. Venus de Spokane dans l’état de Washington, The Globes sont la nouvelle coqueluche de Barsuk Records, label de Seattle comptant déjà dans ses rangs quelques pointures de la trempe de Menomena, Nada Surf, Death Cab For Cutie, et Maps & Atlases. Autant dire qu’en termes d’indie rock, son flair n’est plus à démontrer. Après deux Eps annonciateurs, le jeune quatuor vient donc s’ajouter sans complexe à ses aînés à l’occasion de la sortie de « Future Self », un premier album qui vient confirmer tout le bien pensé dont il fait l’objet. Avec seulement huit titres au compteur – auraient-ils déjà assimilé qu’il ne faut jamais céder à la tentation du remplissage? – The Globes étalent aussi franchement qu’humblement toutes leurs aptitudes à rivaliser avec les plus grands. Comme ceux de leurs plus dignes prédécesseurs, leurs morceaux – finalement assez complexes pour de si jeunes musiciens – reflètent un long et lourd travail de composition (« Stay Awake », « Japan »), se révèlent étonnamment profonds (« Ghost »), aux mélodies poussées (« Haunted By Bears »), comme aux humeurs changeantes poussant parfois jusqu’aux éruptions de Sonic Youth. En effet, quand habituellement les jeunes pousses fébriles flanchent de rage, jamais ces quatre-là n’hésitent à laisser leurs morceaux respirer, à leur offrir l’espace nécessaire pour resplendir, à jouer sur les silences. Mais la richesse de The Globes n’est pas seulement musicale, la voix – entre un Ben Gibbard (Death Cab For Cutie) et un Davey Von Bohlen (Promise Ring) – finit d’ancrer ce disque produit par John Goodmanson (Blonde Redhead, Sleater Kinney, Nada Surf…), au sein du puissant revival nineties qui frappe actuellement la scène indie rock. D’ailleurs, il n’est pas rare ici d’entendre également quelques similitudes avec Pedro The Lion (« A Stitch Couldn’t Save The World »), ou encore quelques groupes Dischord de l’époque, comme sur l’excellent « Pigeon ». Preuve que The Globes ont définitivement sauté une classe, et n’ont pas fini de nous faire rêver.
En écoute
« Stay Awake »
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