30 Juil 10 The Budos Band – « Budos Band III »
Album
(Daptone)
09/08/2010
Soul funk psyché
Tout ce qui brille n’est pas bling bling. Demandez au Budos Band, à l’authenticité si étincelante qu’il n’en a plus besoin de faire reluire ses cuivres. Après deux albums qui les ont définitivement introduit au sein de toutes les discothèques domestiques à obédience soul/funk, les dix musiciens remettent le couvert pour un troisième qui renforce plus que jamais le fameux dicton. Quoi de plus logique quand on prend les mêmes et qu’on recommence, sur la base de cette bonne vieille méthode d’enregistrement: le live en studio, sur bandes analogiques, en à peine quarante huit heures.
Balayez donc du revers de la main les derniers doutes qui pouvaient encore subsister: comme ses prédécesseurs, « Budos Band III » offre exactement ce qu’on vient y chercher, soit une bonne dose de cuivres et de rythmes endiablés avec, cependant, une petite nouveauté: une légère touche psyché (le final « Reppirt Yad ») qui vient épicer la petite routine de ce combo qui, heureusement pour lui et sa musique, ne connait pas (ou peu) les changements de personnels souvent glissants, quand ils ne sont pas tout simplement fatals. Tout cela grâce, certainement, à un travail de composition plus que jamais collectif, et cette volonté délibérée de ne plus forcément s’en tenir aux influences originelles.
Ceci acté, rien ne vient mettre des bâtons dans le rouage instrumental d’un Budos Band qui va une nouvelle fois rallier à sa cause les plus exigeants connaisseurs, les mélomanes lambda avides de bonnes vibrations, comme un certain public hip hop qui ne pourra rester indifférent à ce déluge rythmique chatouillant immédiatement l’échine. Paraît-il que certains producteurs vont même jusqu’à lui chiper quelques samples. C’est une certitude: telle une tâche d’huile, sa réputation va poursuivre son extension tout en laissant des marques irréparables dans les esprits, notamment chez ceux qui auront été assez attentifs pour remarquer avec quel naturel le collectif revient toujours à son essence, y compris lorsqu’il tente quelques légers écarts. Dans le viseur notamment, ce « Black Venom » (contraction de Black Sabbath et Venom) qui finit par sonner telle une pépite de l’époque Blaxploitation.
Ce qui n’enlève rien au reste de cet album du Budos Band qu’on entend donc plus dark qu’à son habitude (« Rites Of The Ancients »), et qui n’hésite pas non plus à lever le pied pour soigner la diversité de ce troisième chapitre (« The River Serpentine », « Nature’s Wrath »). « Budos Band III » groove, funke, transpire même quelques séduisantes ambiances cinématographiques et conforte donc le talent débordant de ses auteurs, notamment quand il s’agit d’appliquer un son rétro à une approche de la composition on ne peut plus actuelle. Un des disques incontournables de cet été 2010, voire de l’année s’il vous prend l’envie de prolonger les festivités.
En écoute
Gilles
Posted at 11:15h, 10 août« une légère touche psyché (le final “Reppirt Yad”) »
Tellement psyché qu’il m’a fallu un certain temps avant de comprendre la dédicace au Beatles et Day Tripper. 🙂
Excellente chronique!