The Black Angels – « Phosphene Dream »

The Black Angels – « Phosphene Dream »

angels180Album
(Blue Horizon Records)
13/09/2010

Alors que Anton Newcombe ne cesse de se brûler les ailes, celles des Black Angels les portent à une hauteur encore jamais atteinte. Après deux albums prometteurs mais en dents de scie, la sortie de  celui-ci dévastera les derniers vestiges du monde moderne. Écouter « Phosphene Dream » et mourir, voilà la seule issue possible après la découverte d’ un tel disque. En dix morceaux, le combo d’Austin tisse un monument de rock psychédélique.

D’une longue succession de distorsions, du lyrisme embrumé, des claviers hypnotiques, tout conjugue vers une éruption volcanique définitive dont la croûte terrestre ne se remettra pas. Autour de la voix d’Alex Maas – le fil rouge ténébreux de « Phosphene Dream » – les Blacks Angels se mettent au diapason pour creuser un réservoir de magma. L’ouverture « Bad Vibrations » constitue l’Alpha et l’Oméga de cet album, la promesse d’une apocalypse annoncée.  La suite le confirmera, du léger et immédiat « Hauting at 1300 McKinnley » au mystique « True Believers », en passant par un « River Of Bloods » destructeur, ce nouvel album de « Bad Vibrations » désarme complètement son auditeur. Les repères sont brouillés, chaque nouveau morceau pose sa marque sur un opus incroyablement dense, malgré sa relative brièveté.

Les fantômes de John Cale, Roky Erickson ou Lux Interior sont tour à tour invités et, aussi proche des Black Angels soit-il, le Brian Jonestown Massacre peut aller se rhabiller. La partition des Texans est ici tellement maitrisée à la perfection que Hunter S. Thompson lui-même n’aurait pas besoin de drogue pour s’envoler. Jamais les mots n’avaient autant manqué pour décrire un album, seule persiste une impression ineffable d’évasion  longue de trente-six minutes dans une dimension occulte. La faucheuse n’a jamais été autant séduisante.

En écoute

Disponible sur
itunes10


1 Comment
  • Bull of the Wood
    Posted at 10:25h, 21 septembre Répondre

    Pourquoi l’auteur de cette critique se sent-il obligé de descendre le BJM pour mettre en valeur ce nouvel opus des BA? Ces derniers n’en ont pas besoin, et surtout ne le permettraient pas.
    Et puis c’est faire peu de cas du groupe culte sans qui les BA, entre autres, n’auraient jamais vu le jour. Cessons de comparer l’incomparable.

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