30 Oct 10 The Bewitched Hands – « Birds And Drums »
Album
(Sony)
25/10/2010
Indie pop
Cela fait déjà quelque temps que The Bewitched Hands (On Top Of Our Heads) laissent planer sur la France une véritable menace de raz-de-marée pop. L’invitation de Yuksek à le rejoindre sur son dernier album , une sublime reprise de son « Tonight » en retour, et la revisite toute aussi parfaite du « Rapper’s Delight » de Sugarhill Gang auront mis le feu aux poudres, jusqu’aux deux récents Eps des rémois qui affichaient pour de bon la déflagration – plus émotionnelle que puissante – qu’allait être « Birds And Drums ». Deux bonnes nouvelles arrivent ainsi avec lui: la confirmation tardive mais définitive d’un talent évident, comme celle de cette recrudescence des sacro saintes années 90 qui semble depuis quelque temps enterrer pour de bon un revival eighties qui n’aura pas accouché que de bons héritiers. C’est le moins que l’on puisse dire.
La vague provoquée par The Bewitched Hands est donc parée à tout raser, à rendre le terrain aussi fertile que constructible pour une carrière se voyant offrir de belles perspectives. Parce que malgré une maturité indiscutable et une classe toute naturelle – autant de qualités rarement rencontrées au stade du premier album – les rémois soufflent un vent de fraîcheur sur le petit monde de la pop music. C’est une certitude, vous en trouverez toujours quelques-uns à dire qu’ils ne font « que » marier différentes recettes ayant déjà maintes fois fait leurs preuves dans l’histoire du genre. Ils n’auront pas forcément tort, mais omettront de vous dire que The Bewitched Hands possèdent aussi assez de talent, de personnalité et de toucher pour raviver les mémoires sans jamais frôler le plagiat. Et que dire de cette aptitude à passer en un claquement de doigts de chansons légères (« Out Of Myself », « Staying Around ») à un hymne punk garage (« Cold »), en passant par d’authentiques cris de rassemblements hippies (« Hard To Cry »), tout en préservant une cohérence toujours aussi nécessaire dans la réussite d’un disque.
Du coup, au détour de cet opus, il n’est pas rare de penser aux défunts Kinks et Beach Boys (« Birds And Drums »), aux morts vivants Polyphonic Spree et Pixies (« So Cool »), aux ressuscités Pavement, ou aux indéboulonnables pontes actuels comme Arcade Fire. Autant de noms attestant du bon goût qui fait l’essence de The Bewitched Hands, et qui contribue là à quelques-unes des plus brillantes pépites que la pop ait vues éclore cette année. Immédiatement décelables grâce à cette force mélodique cousue de trois guitares et d’une poignée de voix, les ballades enjouées que sont « Birds And Drums » et « Underwear », le somptueux « Work » à chanter en c(h)oeur, l’irrésistible « Sea », ou le final aux multiples facettes qu’est « Sahara Dream » sont autant de coups d’éclat dont on osait à peine rêver avant que débarque ce disque. Une nouvelle ère débute, et si elle devait poursuivre sur cette lancée, on ne s’en plaindrait certainement pas. Indispensable.
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