Rose Windows – « The Sun Dogs »

Rose Windows – « The Sun Dogs »

Album
(Sub Pop)
24/06/2013
Folk mystique

S’il faut à certains groupes plusieurs albums pour façonner une personnalité qui les démarquent, d’autres mettent le doigt dessus dès le premier opus. En général, ça passe ou ça casse. Dans le cas de Rose Windows, tout porte à croire que « The Sun Dogs » – futur classique en puissance – lui ouvre une autoroute dont on est loin de voir le bout. Emmené par Chris Cheveyo qui s’est longtemps fait la main au sein de groupes post rock, un genre dont il n’a gardé que le producteur de ce disque (Randall Dunn, passé derrière les manettes de Boris, Earth ou SunnO), le combo de Seattle rameute un nombre incroyable d’influences le temps de neuf titres parvenant avec brio à ne jamais réduire en miettes la cohérence de l’album.

Ainsi, ne demandez pas à Rose Windows de choisir entre rock américain et anglais, s’il préfère The Doors à Black Sabbath, le folk à la musique du monde, ou le psyché au stoner. Et pour cause: ici tout est dépecé, mélangé, et transformé en un répertoire à la fois accessible et unique qui, au final, souligne le plus franchement du monde une signature musicale particulière, mère de chansons au pire convaincantes, au mieux fédératrices. A grands renforts de flutes, de cordes, d’orgues et de choeurs, tous évidemment ajoutés à la composition classique du groupe rock, Rose Windows s’applique à faire du neuf avec du vieux, restaure le folk pour l’inviter au delà de toutes frontières.

Alors que l’entame pastorale « The Sun Dogs I: Spirit Modules » – tout comme « Heavenly Days » et « Wartime Lovers » un peu plus tard – nous pousse logiquement à faire le rapprochement avec Fleet Foxes, la suite n’est que dépaysements laissant rêveurs plus qu’ils ne donnent le tournis. Jamais prétentieux, Rose Windows exploite constamment au mieux le cumul de ses talents, en ouvrant successivement les multiples volets dont il possède les clés. Ici mystique et électrique (« Native Dreams », « This Shroud »), là plus léger et lumineux (le magnifique final « The Sun Dogs II: Coda »), souvent illuminé par la voix de Rabia Shaheen Qazi (le long « Walkin’ With a Woman », « Season of Serpents »), l’octuor s’applique de bout en bout à nous en mettre plein les oreilles sans nous en mettre plein la vue. Vous ne nous en voudrez pas d’y voir encore le signe annonciateur d’un futur grand.

En écoute intégrale


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