Rodriguez – “Coming From Reality”

Rodriguez – “Coming From Reality”

rodri180Album
(Light In The Attic)
04/05/2009

La résurrection de Rodriguez, débutée l’an passé par la réédition du monumental «Cold Fact», ne sera pas aussi éphémère qu’on aurait pu le penser. Littéralement mis aux oubliettes pendant plus de trente ans, l’Américain de Detroit voit aujourd’hui le label Light In The Attic lui rendre justice pour la deuxième fois en ressortant «Coming From Reality», second opus au destin encore moins chanceux que le premier, complétant ainsi définitivement les rails de sa nouvelle vie. Fini les petits boulots synonymes de survie au sein d’un pays en crise, c’est bien la musique qui fait pousser les ailes du sexagénaire, jusqu’à lui permettre d’entamer une tournée mondiale cet été. Celle ou il ne manquera pas d’interpréter ces treize titres, certes moins mémorables et un peu plus lisses que ceux d’un «Cold Fact» qui avait cependant placé la barre très haute, mais tout aussi indispensables. Moins soul que son prédécesseur, «Coming From Reality», produit par Steve Rowland (The Pretty Things, The Cure…) emmène Rodriguez et ses acolytes occasionnels (Chris Spedding entre autres) sur les territoires pop de son époque («To Whom It May Concerns», «Halfway Up The Stairs»), et dépose sur son passage quelques morceaux quasiment capables d’égaler la charge émotionnelle d’un «Sugar Man». En tête de liste, «Sandrevan Lullaby», ballade folk consciente supportée par une armée de cordes, le plaintif et mélancolique «I Think Of You», «Climb Up On My Music» malgré ses riffs aux faux airs de Santana, et «Heikki’s Suburbia Bus Tour» qui restera certainement comme le titre le plus électrique de sa carrière. Les heureux possesseurs de cette réédition pourront y ajouter l’excellent «Street Boy», un des trois titres bonus rajoutés pour l’occasion, et issus des sessions d’enregistrement de «Cold Fact». Rodriguez, en 1971, ne réitérait pas son coup d’éclat, mais «Coming From Reality» et les quelques perles qu’il contient ne méritaient sûrement pas de passer aussi inaperçus. Pas de justice, pas de paix… Rodriguez, lui, n’a jamais été aussi serein…


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