PVT – « Homosapien »

PVT – « Homosapien »

pvt180Album
(Modulor)
18/02/2013
Pop de luxe

Depuis le monument  »Church With No Magic », PVT est à jamais associé à ces trois consonnes, uniques survivantes de leur patronyme déchu, Pivot. Lors de sa sortie, le moment de grâce était si remarquable qu’il était présomptueux, voire injuste, d’exiger une suite aussi sublime. Pis encore, seule une déception – somme toute logique – pouvait alors se dessiner pour son successeur. C’était sans compter le flegme du trio, peu soucieux des attentes qui le concernaient, et bien décidé à faire de  »Homosapien » une nouvelle chrysalide.

Des fondations de  »Church… » subsistent les mantras répétitifs, les bourdonnements usuels, les voix envoûtantes et la puissance tribale. Mais chez PVT, les mues sont incessantes. Plus libre que jamais, le trident abandonne la schyzophrénie noire, apocalyptique et oppressante pour recouvrer la vue et avec elle, la lumière. La cathédrale érigée il y a trois ans pour témoigner du dernier des jugements laisse cette fois place à des totems plus humains et heureux.

Autour de trois axes majeurs – guitares, voix, synthétiseurs, tous omniprésents – ils se réinventent dans une quiétude nouvelle.  Cette seconde genèse se trouve parfaitement illustrée par Richard Pike, génie et caméléon en harmonie totale avec son organe vocale, fil rouge de cette immense palette mélodique. Loin du maëlstrom sonore de son prédécesseur,  »Homosapien » trouve la grâce dans l’épure et la simplicité. Souvent brodées de quelques lignes de guitare et de synthé, soutenues par une rythmique concise, ses mélopées rayonnent par leur production virtuose, offrant à chaque pièce une ampleur sans fond.

Du simple gimmick de  »Evolution » au lyrisme retrouvé du sublime  »Cold Romance », en passant par le riff de  »Homosapien », les bijoux se succèdent avec fluidité. Sans sombrer dans la béatitude, l’évolution ici narrée se parsème aussi de processions sulfureuses ( »Electric »,  »Nightfall » et ses quelques mots de français).

De cette sérénité retrouvée, nait un album littéraire, oeuvre totale qui ne trouve de bénédiction que par une écoute attentive et entière. De nouveau déconstruit pour mieux être poli, l’idiome des Australiens s’abstrait du superflu pour toucher à l’essentiel, délaisse la grandiloquence des bastions bibliques pour revenir à l’organique. Quand d’autres se disputent abusément le monopole du feu sacré, PVT est déjà dans une autre sphère.

itunes6

En écoute intégrale


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1 Comment
  • bla
    Posted at 01:31h, 12 février Répondre

    Mhhh c’est un peu de la branlette littéraire cet article non?
    Mowno, restez Mowno et ne vous inrockisez pas s’il vous plait 🙂

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