29 Oct 13 Psykick Lyrikah – ‘Jamais Trop Tard’
Album / Yotanka / 21.10.2013
Hip hopen minded
Un jour peut être, Psykick Lyrikah récoltera ce qu’il aura semé: un juste retour de tous les efforts fournis pour prouver que le rap français ne se reflète pas seulement par le biais d’une radio, de deux trois bouts de papier glacé, et de quelques guerres d’égo moins vraies que calculées. Le syndrome d’une époque de fictions et de superficialité qui frappe jusque dans la politique ou chacun camp attise le feu pour multiplier les écrans de fumée, faire diversion et dissimuler son manque d’idées. Arm, au lendemain de la sortie de son sixième album, évolue définitivement dans un autre monde. Celui ou l’ouverture d’esprit enrichit l’homme autant que sa musique, ou l’expérimentation fait avancer plus qu’elle n’isole. ‘Jamais Trop Tard’, comme un message d’espoir rappelant que, malgré le ton grave et l’ambiance générale lourde et oppressante, tout n’est pas encore foutu.
En 2011, seul à la barre, Arm livrait avec ‘Derrière Moi‘ son oeuvre la plus personnelle. Deux ans plus tard, le breton a choisi de faire de nouveau appel à ses proches collaborateurs, comme lui bien décidés à frapper fort. Avec lui au fil de ces quatorze nouveaux titres, Robert Le Magnifique, Le Parasite, Tepr et une poignée d’autres se partagent les productions, Marc Sens (Zone Libre) et Olivier Mellano (Dominique A) ré-empoignent leurs guitares, tandis que Iris et Ancrages se voient tendre le micro pour contribuer à un nouvel album dont la diversité n’a d’égale que l’efficacité. En effet, alors que la plume n’a rien perdu ni de sa verve ni de son inspiration, ‘Jamais Trop Tard’ dévoile une palette d’influences dont on connaissait déjà l’existence, de couleurs sombres laissant parfois percer quelques traits de lumière (‘Jamais Trop Tard’), toutes rarement aussi bien exploitées du côté de Rennes.
Les instruments dans une main, la bidouille électronique dans l’autre, la fine équipe colle un couteau sur la carotide du hip hop (‘Invisibles’), puis le tire par la manche pour l’emmener se confronter au rock (l’énormissime ‘La Ligne Rouge’), à l’electro (‘Le Souffle’, ‘Mon Visage’), à l’electronica (‘Décembre’, ‘Jour Quinze’), voire même au post rock (‘Sortie’ feat Chien Vert) et au jazz (‘Le Soir Pour Toi’): autant d’unions éphémères qui, à défaut d’être totalement inédites, transpirent l’authenticité et cette volonté de toujours tenter de nouvelles choses en appui du spleen caractéristique qui frappe le flow du bonhomme. ‘Trop rock pour les rappeurs, trop rap pour les rockeurs‘, Arm démontre une nouvelle fois à quel point il gagne en souplesse à sans cesse enjamber les fossés.
‘La Minute Qui Suit’, ‘Le Souffle’, ‘La Ligne Rouge’, ‘Sortie’
Msh
Posted at 11:37h, 31 octobreDouble merci.
D’abord pour cet article qui rend hommage à Arm, Psykick Lyrikah & co.. Et bordel, ils le valent bien. A ceux qui croient que le rap français n’est qu’un ramassis fade et standardisé, une soupe de mc’s aux 9 milliards de clics.. Psykick et une poignée d’autres (Casey, Rocé, La Rumeur parfois, etc..) leur répondent par une intransigeante qualité, une marque de fabrique directement estampillée du fond de leur bides..
Et merci de me tenir au courant de la sortie de ce nouvel album.. Pourtant je me tiens au courant.. Mais là rien, même pas un teaser youtubé.. Je sais que la promo c’est pas leur came mais quand même 🙂
Longue vie.