15 Juin 12 Oh No – « Ohnomite »
Album
(Brick)
05/06/2012
Hip hop
Au même titre que son frère Madlib, ça fait bien longtemps que Oh No ne s’est pas contenté de son seul talent pour trouver la motivation et l’inspiration en vue d’un nouvel album. A scruter sa discographie, il n’y a d’ailleurs que « The Disrupt« , son premier disque sorti en 2004, qui usait d’une approche classique. La suite aura toujours été auréolée d’un concept, histoire de compliquer l’exercice, de se fixer un énième challenge à décrocher. En effet, « Exodus Into Unheard Rhythms » (2006) puisait ses samples dans le catalogue de Galt McDermot, « Dr No’s Experiment » (2007) dans le large patrimoine de la musique du monde, et « Dr No’s Ethiopium » (2009) dans celui plus restreint de la musique éthiopienne. Une fois n’est pas coutume, après une récréation avec The Alchemist pour deux albums de Gangrene, Michael Jackson – de son vrai nom, ça ne s’invente pas – a cette fois choisi de rendre hommage à Rudy Ray Moore, acteur et compositeur également connu sous le nom de Dolemite.
On en vient donc à nos moutons. Pour « Ohnomite », sa nouvelle oeuvre, Oh No a eu le « privilège » d’avoir accès à l’entière discographie de l’intéressé pour y trouver toute la matière première nécessaire à ce qu’il maitrise sur le bout des doigts: un hip hop à l’efficacité redoutable, bercé d’assez de de funk, de soul, et de psychédélisme pour faire bouger les corps et mettre tous ses invités à leur aise. Car s’il est devant le micro à chaque morceau, le Californien s’est ici entouré de featurings aussi aguicheurs que convaincants, plus ou moins prévisibles, pour faire de cet opus une énième franche réussite. Ainsi, au delà des Damani, Erick Sermon, Phil Da Agony, Sticky Fingaz et Phife Dawg, c’est sans grande surprise qu’on croise MED et Guilty Simpson une nouvelle fois réunis (« The Guns »), The Alchemist pour un relent de Gangrene (l’excellent « Real Serious » avec Evidence), ainsi que Roc C (« Time » avec Chino XL), Roc Marciano (« The Hitmen »), et Frank Nitt (« Touch It ») qui ont déjà vu leur route croiser celle du Mc/producteur par le passé. Peut être une des raisons qui font que tous contribuent aux meilleurs morceaux de cet album, avec évidemment l’incontournable MF Doom qui, avec l’imparable « 3 Dollars », pose la cerise sur le gâteau d’un Oh No qui justifie une nouvelle fois ses gênes de la plus belle manière.
En écoute intégrale
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