07 Avr 11 Metronomy – « The English Riviera »
Album
(Because)
11/04/2011
Groove pop
Il faut toujours un connard pour cracher dans la soupe quand tout le monde en attend une deuxième louche. En 2008, à la sortie de « Nights Out », le précédent album de Metronomy, il faut croire que le con, c’était nous. Trop electro, trop psyché, trop cold, peut être pas assez immédiat à notre goût, trop cheap dans ses synthés aussi, le disque n’avait pas réussi à nous convaincre, nous laissant dans une totale incompréhension face à l’excitation provoquée alors par des Anglais qui, sur scène également, n’étaient pas parvenus à nous faire changer d’avis. Autant dire que quand vint l’annonce de « The English Riviera », aucun frisson n’a réveillé nos sens.
Erreur, ils n’allaient pas tarder à nous envahir, nous qui avions sous-estimé la capacité du groupe à continuellement se remettre en cause, à ne jamais proposer deux fois le même disque. Ainsi, on aura cette fois beaucoup de mal à tirer à boulets rouges sur cette nouvelle salve dont les nez fins pouvaient déjà trouver quelques prémices dans le titre « Heartbreaker » il y a trois ans. En effet, Metronomy fait un retour sous le signe d’une pop funky qui a manifestement appris à arrondir les angles, à puiser dans ses profondeurs pour mieux aller chercher une brise tiède de fin de printemps qu’il souffle sans discontinuer le temps de onze titres.
Doux et langoureux, « The English Riviera » vous invite à vous asseoir dans un canapé moelleux face à la mer, pour y compter les vagues et respirer l’air iodé. Jamais précipité, à mille lieux de la musique d’ascenseur de Air ou de la pop 80 infâme de Sebastien Tellier, le disque aligne plutôt avec un immense talent des perles pop imprégnées des mélodies, de la chaleur et du groove des années 70 (« We Broke Free », « Everything Goes My Way », « Corinne ») dont l’apparition soudaine est sans conteste à aller chercher dans le recrutement d’un nouveau line up, Anna Prior (batterie) et l’importantissime Gbenga Adelekan (basse) ayant rejoint les têtes pensantes Joseph Mount et Oscar Cash.
Désormais 100% humain, Metronomy ne connait pas de faux-pas, à vrai dire. Certes, il y a bien quelques compositions un peu mollassonnes dont on se serait passé (« Trouble », « Loving Arm », « Some Written »). Mais toutes ont finalement leur utilité, servent la cohérence et la diversité d’un album qui, du coup, fait immédiatement rayonner ses quelques tubes dès que les Anglais les chantonnent. À ce petit jeu, on avait déjà mesuré l’évidence des imparables « She Wants » et « The Look » résumant à eux seuls le caractère incontournable de ce disque définitivement décidé à marquer 2011. À leurs côtés, on ajoutera sans hésiter « The Bay » pour rappeler que Metronomy se danse aussi. Profitons en donc, maintenant et sans modération: le quatuor étant habitué aux volte-faces, ce grand amour ne pourrait être que passager.
En écoute
GhettoBlaster
Posted at 14:35h, 10 avrilJe ne comprend pas votre avis sur le premier album ? Oui les claviers sont cheap mais ils se mariaient tellement bien avec le reste. Des mélodies délicieusement pop et originales, du gros son son avec des instruments pour enfants, bref un album majeur de ces dernières années.
En tout cas, pas de doute The English Riviera est bel et bien prometteur.