Matta – « Prototype »

Matta – « Prototype »

matta180Album
(Ad Noiseam)
09/11/2010
Dubstep

Malgré ce que le titre de ce disque laisse entendre, Matta a depuis longtemps dépassé le stade de maquette, plus précisément depuis que son premier maxi est sorti chez Ad Noiseam avant de voir se succéder un autre vinyl, des shows un peu partout, et des remixes pour le compte de Noisia, Skism, Black Lung ou Skunk Anansie. Tout ça en six mois. Ce premier album peut donc être assimilé à une compilation de tubes réunissant les deux maxis, un remix, deux tracks plus anciens, ainsi qu’un inédit. De quoi faire bander les amateurs de basses colossales.

Même en ayant indépendamment mené plusieurs projets dubstep/break de front, les deux Anglais vivent aujourd’hui dans le TGV Matta et s’accordent cinq minutes d’arrêt à la station « CD » pour un petit récapitulatif de leur son énergique et oppressant qui a clairement quelque chose d’avant-gardiste dans les veines. Sur « Mass », une petite diva crée l’illusion avant que ne s’enflamme une ligne de basse à la fois mélodique et terrifiante pour une véritable bande-son de catastrophe naturelle. En ajoutant quelques sursauts electronica alambiqués, Matta ne se cantonne pas au sens strict du dubstep. Le duo utilise des sons techno 90’s sur un « Chaos Reigns » sans concession, au son métallique découpé au scalpel qui contraste avec cette guitare à la mélodie pop ouvrant « Monster », néanmoins rapidement plaquée par un thème confus, trop proche de la house-fidget pour être savoureux malgré une science du beat respectable.

Plus proche des productions deep de Martyn ou Scuba, Matta fait alors une pause avec l’organique « Suicide Stutter ». Mais on ne se refait pas. Ce moment de répit ne dure qu’un temps, et on repart sur des sensations plus violentes et bien travaillées avec leur remix pour Hecq, globalement répétitif mais qui provoque quelques dommages cérébraux. Matta persiste et signe sur la fin du disque avec « Release The Freq ». On pense d’abord à du vieux hardcore industriel sans âme mais, thanks God, on se prend un pied dubstep monstrueux en pleine gueule. Chaque nouveau morceau est ici prétexte pour pousser le volume d’un cran. Alors merci à Matta d’avoir eu pitié pour nos oreilles en ne mettant que dix pistes, même si on aura des tendances sadiques en se remettant à volonté le break dément de « Inquisition part.II », riche en détails, comme ce « Solar Driftwood » totalement fou qui fait friser les poils du torse. Tant pis pour les filles. A ne pas écouter en voiture: risque d’accident.

Disponible sur
itunes4


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