21 Jan 13 Luis Francesco Arena – « Stars & Stones »
Album
(Vicious Circle)
04/02/2013
Pop grande classe
La pop est parfois fade, prévisible et mielleuse. La recette peut paraître facile, pourtant les artistes qui s’y frottent ne réussissent pas tous ce tour de force sans sombrer dans de pales copies et fausses sensibleries. Mais quand elle retourne le ventre et bouscule de par sa force émotionnelle, quand ses airs nous imprègnent jusqu’à la moelle, il semble impossible d’y résister, de ne pas en ressortir sensible et égratigné. C’est là la force de Luis Francesco Arena qui écrit et interprète une musique intemporelle et profonde. Un univers doté de compositions intelligentes et poignantes. A chaque album, le bonhomme hausse son niveau musical, et avec « Stars and Stones », quatrième album sous le bras, le bonhomme pourrait bien – à défaut de les tutoyer – décrocher les étoiles.
C’est accompagné de musiciens, en s’inscrivant donc dans une démarche collective, que LFA s’est mis au travail pour ce nouveau disque. Des orchestrations complexes, des arrangements fins et une production excellente viennent souligner et magnifier des compositions imparables. Les accumulations de voix, autant que les intrusions d’instruments à corde et autres claviers aux relans 70’s portent les titres plus haut encore. Aussi, pourtant déjà identifié au travers de ses précédents albums, le sens mélodique de plus en plus riche et reconnaissable du songwriter n’en finit plus de nous envelopper.
De bout en bout, « Stars and stones » se fait limpide, servi par des compositions aussi prenantes que surprenantes, s’enchaînant sans relâche dans une rare cohésion. D’entrée, « Ninety Days » nous pousse vers de hautes altitudes pour ne plus nous lâcher, laissant « Gold » et « Pocket Change » nous porter d’une puissance émotionnelle distillée sans compter. Plus rock, les « Break The Spell » et son gimmick guitare tubesque, ou encore « Ice In The Glass » aux variations rythmiques soutenues et à l’envolée finale dévastatrice nous balayent les sens. Plus calmes et posés, « Saviour’s Bow » se démarque par ses violons dissonants, le très court « Monsters » et « For Real » sont de véritables odes accrocheuses , tandis que « Old Time Photograph » – puissant, chaotique et sublime – nous livre « Containers », final poignant et épuré, à l’approche plus électro.
Trois minutes plus tard, alors que règne un silence rempli de quiétude, LFA nous a transpercé de part en part, et ramené avec délicatesse à la réalité. Le temps de douze titres, il n’a pas manqué non plus d’attester et d’assoir définitivement un univers musical à la puissance exponentielle. Bien que nous ne soyons qu’en début d’année, « Stars and Stones » risquerait bien de finir dans les top-albums 2013 tant il est lumineux, fort, et admirablement bien mixé. Espérons que la collaboration avec le label Vicious Circle lui ouvre les portes d’un rayonnement plus large. Ce serait une moindre récompense devant un tel talent.
En écoute intégrale
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