26 Fév 10 Local Natives – « Gorilla Manor »
Album
(Frenchkiss)
22/02/2010
Indie rock
En plein hiver, alors que les groupes de Brooklyn se terrent dans des studios recouverts d’une épaisse couche de neige pour mieux refleurir au printemps, le vent tourne et c’est la scène californienne qui sort ses plus belles armes. Local Natives en est une, et semble avoir flairé le bon filon en reprenant à son compte toutes les recettes à succès de ces derniers mois: des rythmiques branchouillardes de la Côte Est, à mi chemin entre le post punk et l’afro beat, aux harmonies vocales et mélodies particulièrement soignées de l’Ouest, celles qu’on entendait déjà aussi nettement chez Fleet Foxes (« Sun Hands », « World News », « Sticky Thread »). A la différence près que Local Natives, à la personnalité musicale moins atypique, possède toutes les cordes nécessaires à son arc pour ratisser large sans tomber dans l’opportunisme. Car peu possèdent finalement un tel savoir faire, un tel sens de la composition. Illustration sur l’excellente ouverture « Wide Eyes », sorte de menu contrasté annonçant ce à quoi il faudra s’attendre tout au long de ce disque d’une grande richesse, et aux arrangements finement cousus (« Cards & Quarters »). Le groupe affiche alors une rare cohérence dans la diversité, invite à la danse comme à la quiétude (« Airplanes », « Cubism Dream ») grâce à une exceptionnelle maturité. Celle qu’il exploite même sur « Warning Sign », reprise des Talking Heads qu’il se ré-accapare jusqu’à faire pâlir l’original. Là encore, Local Natives s’en sort bien. Et comme à chaque fois qu’il déborde d’idées au point qu’on pourrait parfois faire trois morceaux avec un seul, sa fraicheur adolescente lui rappelle constamment que la musique, même plus ou moins cérébrale (« Shape Shifter »), doit avant tout rester festive. Une fois cela bien mis en pratique, « Gorilla Manor » passe comme une lettre à La Poste du début à la fin, y compris lors de quelques brutaux changements de décor finalement retenus pour leur originalité (« Camera Talk » est partagé entre rock garage et rythmiques reggae sous jacentes). Car ici, tout est à l’image du quintet, tout est surprise et révélation. Local Natives déboule alors sans crier gare, remonte peu à peu le train, jusqu’à bientôt s’emparer de la locomotive. Les paris sont pris.
Francis Jan 972
Posted at 17:01h, 16 marsJe ne vois pas comment vous arrivez à trouver toutes ses influences dans ce groupe inconsistant et ultrapopeux (post-punk, où ça ? Sans parler de l’afro-beat !…) Cet album est tout de même grandement insipide et sans aucune originalité, de la pop incolore qu’on a déjà entendue mille fois…