Lee Ranaldo – “Between The Times And The Tides”

Lee Ranaldo – “Between The Times And The Tides”

lee1802Album
(Matador)
19/03/2012
Rock noisy

Quel talent! Quelle joie! Depuis 1982 et le premier album de Sonic Youth, les superlatifs ne suffisent plus pour définir les accordages alternatifs de Lee Ranaldo et ses comparses. Et pour cause, en quasiment trente ans, les new-yorkais n’ont pas raté un seul album. Lequel d’entre nous (donc tout le monde sauf les plus puritains) aurait l’inconscience de prétendre l’inverse? Aucun! Et ce n’est pas le nouvel album solo du bonhomme, le premier chez Matador, qui mettra à mal cette œuvre irréprochable.

En guise de mise à feu, et c’est à faire passer le dernier album de Thurston Moore pour un rock de petite frappe un peu trouillard, Lee Ranaldo bombe le torse. Sauvageries mélodiques, rythmes syncopés, l’ami Lee s’impose une nouvelle fois en solide gaillard du rock, avec une intelligence intempestive à laquelle on ne peut résister. Il chante comme Michael Stipe, maltraite sa guitare comme personne, du Neil Young en plus rock, du Wilco en plus crade. Pas mieux. Et surtout, pas besoin de beaucoup plus d’exemples. L’album parle de lui-même. Pourtant, on aimerait être une petite souris dans le studio, voir cet homme introspectif et électrisant, à la figure de ces gens qui n’ont plus soif tant ils ont bu plusieurs vies. L’occasion entre autres de comprendre la genèse de chef d’œuvres comme “Waitin On A Dream”  et “Fire Island (phases)”.

Au-delà de l’exploit personnel, c’est avant tout le travail d’une équipe. Une équipe qui, comme le Real Madrid, se démarque par les galactiques qui la compose: Jim O’Rourke à la basse, Steve Shelley à la batterie, Nels Cline (Wilco) et Alan Licht aux guitares, et John Agnello à la co-production.  Si Sonic Youth n’est plus depuis l’année dernière, avec “Between The Times And The Tides”, nous continuons à l’écouter. Telle pourrait être notre justification. Est-ce bien raisonnable de se replonger ainsi dans de merveilleux souvenirs? Bien sur que non. Mais depuis quand le rock cède-t-il à la raison? Moralité: ne jamais se convaincre que l’on a tout vu. Le meilleur n’est pas encore venu.

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