11 Mai 14 Le Feu – ‘Playgrounds & Battlefields’
Album / My Little Cab – Havalina / 12.05.2014
Pop
C’est habité d’une énergie créatrice intarissable que Jonathan Seilman assoit depuis plusieurs années, et sous différents patronymes, son univers onirique teinté de mélodies saisissantes. Entouré ici de deux Fordamage, d’un Belone Quartet, et d’une voix féminine comme compagnons de route, c’est aujourd’hui sous le nom de Le Feu que le très prolifique compositeur-arrangeur-producteur nantais trace ses sillons mélodiques et aiguise son univers singulier. Faisant suite à une première démo éponyme parue en 2013, lui et sa bande réapparaissent avec ‘Playgrounds and Battlefields’, un premier album ouvert aux sensations aériennes autant qu’à l’introspection. Bien que réinjectant deux fragments du premier disque – ‘We All Run’ et ‘In The Desert’ – ce n’est pas dans la redite mais dans l’estampille d’une marque de fabrique que cet album propose des morceaux sensibles. Les compositions se veulent panoramiques, les voix flottent et nous aspirent dans des fluctuations proches d’un Scott Walker. Sonorités électriques, guitares claires, discrètes ambiances électroniques, incursions de cordes… Tout ici respire l’épure et la fluidité, dans un travail mélodique pourtant riche et soigné, autant que dans des choix d’arrangements judicieux. Du coup, c’est un véritable monde qui s’offre en grand écran. Un monde où le fond l’emporte sur la forme. Malgré quelques incursions d’ambiances plus légères sur ‘Mexico’ ou ‘Is This Love?’, fort de morceaux poignants comme ‘Feather and Gills’, ‘How to Learn To Dream By Ourselves’ et ‘In The End’, c’est dans son ensemble et sa durée que le disque puise sa force de frappe. Cohérent dans son approche, interprété magistralement avec précision et retenue, ‘Playgrounds and Battlefields’ provoque un intérêt majeur tant Seilman sait transposer sa démarche artistique vers une pop personnelle, imaginative et inimitable.
‘Mexico’, ‘Feather and Gills’, ‘How To Learn To Dream By Ourselves’.
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