18 Mai 11 J.Rocc – « Some Cold Rock Stuf »
Album
(Stones Throw)
05/04/2011
Hip hop
« Ce disque va vous faire perdre la tête. Ce n’est pas une mixtape. Pas non plus un album de Dj. Encore moins un album de beats. C’est L’ALBUM« . Voila une entrée en matière qui aurait pu être perçue comme le summum de la prétention si elle n’avait pas pour but de vanter « Some Cold Rock Stuf », le premier véritable opus de J.Rocc, pourtant vétéran du genre, plus encore un des seuls capables de tenir de telles promesses. Co-fondateur des Beat Junkies, Dj pour Madlib et Jay Dee, troisième membre de Jaylib, producteur au crédit de nombreuses références Stones Throw, le bonhomme aligne aujourd’hui assez de références pour ne plus avoir à prouver sa crédibilité. Loin des lourdeurs typiques aux albums de producteurs, « Some Cold Rock Stuf » tient parfaitement la barre de ses ambitions. Quelques samples de voix, une multitude de beats pour autant d’influences, dessinent un album très varié, qu’on prend plaisir à écouter d’un bout à l’autre sans jamais céder à l’impolitesse de jeter un oeil à sa montre. Car J.Rocc ne cesse de tirer diverses ficelles, toutes représentatives de son large champ d’action. Ainsi, quand il n’adresse pas un clin d’oeil au jazz (« Malcolm Was Here »), il invite à la danse aux sons des cuivres et des percussions d’un « Party » à l’ambiance bollywood, sur le funky « Play This (Also) » aux pointes de batucada, ou à l’appel de la section rythmique nerveuse de « Too Many Clowns ». Mais, à l’inverse, ce disque plonge aussi brillamment dans l’obscurité d’un downtempo rappelant le Dj Shadow de la belle époque (« Stay Fresh », « Chasing The Sun »), que d’un Anticon dont il aurait compris tous les rouages (« Don’t Sell Your Dream Tonight »). « Some Cold Rock Stuf » se sera fait attendre mais tient finalement plus que ses promesses: aussi indispensable qu’un « Donuts », fidèle à ce mélange de hip hop old school et d’influences plus contemporaines qui caractérise son géniteur, il transpire la science du turntablism tout en se débarrassant de ses pièges, de son penchant trop souvent démonstratif, pour mieux retrouver l’esprit dancefloor qui doit l’animer. A noter que les heureux possesseurs du disque-objet auront l’agréable surprise de se voir offrir un des trois albums secrets dépourvus de tracklisting que J Rocc y aura glissé aléatoirement. La cerise sur le gâteau.
En écoute
« Play This (Also) »
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