
14 Sep 12 Jon Spencer Blues Explosion – “Meat + Bone”
Album
(Bronze Rat)
17/09/2012
Blues punk garage
Avec tout le bien que Jon Spencer Blues Explosion a fait depuis qu’il a décroché son premier riff il y a déjà vingt ans, ce ne sont pas huit longues années de veille qui avaient la moindre chance de le dégager du paysage rock à grands coups de pompes. “Meat + Bone” vient même couper la chique à ceux qui se voyaient déjà l’empailler. Mieux, ce nouvel album va jusqu’à souffler un vent de jeunesse qui n’est pas sans rappeler les premiers méfaits du trio, quand il n’était pas encore question d’inviter une ribambelle de contributeurs, ni de faire appel à des producteurs de tout poil pour casser la routine. En 2012, plus que jamais à la barre, Jon Spencer tient les manettes pour réconcilier son Blues Explosion avec le rock n’roll spontané, authentique, et sauvage qu’on était en droit d’attendre de lui. A vrai dire, on était même loin de l’imaginer aussi vivant… et sexuel tant il déborde d’idées, varie habilement les plaisirs, parfois même jusqu’à toucher la confusion du doigt: un défaut qui devient détail quand, sous couvert d’un son incandescent en guise de solide fil conducteur, il écrase les aiguilles dans le rouge sous l’impact de brûlots rock d’une efficacité redoutable (“Danger”), ou hérisse quelques poils ou tétons grâce à des rythmiques invitant à des torsions suggestives, toutes proches de faire passer les Black Keys pour des puceaux (le funk électrique de “Get Your Pants Off”, la ballade blues écorchée “Unclear”). Entre ces deux extrêmes, une jouissive odeur de souffre ne lâche plus ce “Meat + Bone”. Celle qui vous prend dès l’ouverture “Black Mold” et qui, de riffs tranchants (“Boot Cut”) en soli à s’en aller décrocher la lune (“Bottle Baby”), finit par prendre les commandes de votre esprit, vous arracher quelques déhanchements (“Bag Of Bones”, “Ice Cream Killer”), sûrement quelques hurlements d’enthousiasme aussi sur “Zimgar”, clôture instrumentale qui devrait gentiment chatouiller l’oreille des amateurs de guitare. Au final, une fois ces quarante minutes passées, à aucun moment la viande n’a laissé de trace d’une quelconque avarie. Rassurant.
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