13 Sep 09 Jamie T – « Kings & Queens »
Album
(Virgin)
07/09/2009
Hip-folk-rock
En 2007, Jamie T avait fait forte impression chez qui avait bien voulu jeter une oreille sur « Panic Prevention« , un premier album qui affichait une forte personnalité tout en s’ancrant pleinement dans la culture musicale anglaise. Logiquement, les curieux étaient beaucoup plus nombreux outre-Manche qu’en France, ou son disque eut peine à franchir la frontière. Pour « Kings And Queens », l’Anglais a fait des concessions: ces onze titres bénéficient d’une production plus léchée, d’une orchestration plus large, paraissent plus formatés pour les radios, et relaient au placard le charme de leurs prédécesseurs qui semblaient enregistrés à l’arrache dans sa chambre d’adolescent. Jamie T a grandi, est dorénavant plus costaud pour s’en aller séduire les publics de tout pays. Mais, chose essentielle, il n’en a pas oublié ce qui fait l’originalité de son registre: un parfait condensé de ce que l’Angleterre a dans les gênes, soit le hip hop, le rock, la folk et la pop. Tout cela parvient à se faire une place le temps de quarante minutes rafraîchissantes et variées dont on atteint le terme sans avoir à s’en convaincre. Car depuis « Panic Prevention » dont on retrouve encore quelques bribes ici (« Spider’s Web »), Jamie T n’a manifestement pas cessé d’écouter The Streets (« Sticks’n’Stones ») et MIA (« 368 »), de prendre sa dose quotidienne de Clash comme tout Britannique qui se respecte (l’excellent « Hocus Pocus »), de creuser son sillon folk (la belle balade « Emily’s Heart », « Jilly Armeen »), et d’aller à la découverte des talents de son cru (Maximo Park sur « British Intelligence », Arctic Monkeys sur « Castro Dies »). Sans compter qu’il a maintenant intégré le pouvoir addictif d’un refrain réussi. En attestent « The Man’s Machine », « Hocus Pocus », « Sticks’n’Stones », « Chaka Demus », « Castro Dies », et « Earth Wind And Fire », tous tubes potentiels parés à faire de Jamie T le nouveau petit génie anglais, au moment où beaucoup de ses concurrents se complaisent à cacher la misère derrière un ou deux hits. L’étape savonneuse du deuxième album est donc franchie ici avec une facilité totalement déconcertante.
No Comments