08 Fév 11 James Blake – « James Blake »
Album
(R&S)
14/02/2011
Folkstep
Quelques Eps histoire de couvrir tout son potentiel et de le jeter à la face du plus grand nombre, et voilà James Blake déclaré comme le petit génie qui contribuera cette année à rendre la musique électronique passionnante. Rien que ça: autant d’arguments qui poussent à se méfier de ce genre de hype bien cousue, généralement sans grand résultat, surtout sur la longueur. Sauf que ce premier album éponyme, forcément attendu tant il se doit de confirmer, n’est pas un disque electro comme on l’entend habituellement. Minimale au possible, planante comme jamais, et surtout chantée à la façon d’un crooner soul du 22ème siècle, cette musique électronique là prend toute sa mesure quand l’état second qu’elle procure est atteint ou, pour le mélomane beaucoup plus terre à terre, lors de ses somptueux moments de répit que la vie nous accorde pour nous y plonger.
Ne penser à rien, se faire bercer, se laisser posséder: telle est la façon dont il faut approcher l’oeuvre intelligente de ce gamin londonien de 22 ans, définitivement numérique mais frappée par une grâce aussi glaciale que touchante. Visionnaire comme ont récemment pu l’être les Burial et Radiohead, James Blake vient peut être de mettre avec assurance un premier pied dans le folk du futur, avec à l’appui une parfaite maitrise de la production, et surtout cette incontestable maturité qui lui a glissé à l’oreille de la jouer riche, sans en mettre partout au risque d’en devenir indigeste. Au contraire, beaucoup trouveront peut être que ce disque est une réelle invitation à la pendaison, certainement les mêmes qui auront manqué d’y percevoir sa sidérante beauté en refusant de s’y soumettre, ou qui se seront laissés influencer par une fin d’album un poil essoufflée.
Fort d’un dubstep original car élimé et infiniment pointilleux, cet album décontenance, embue l’esprit. Principal responsable, ce chant ultra mélancolique et multi facettes qui joue sans cesse la carte de l’émotion pure. Qu’il soit passé aux filtres (« Unluck », « To Care », « Lindesfarne I »), ou qu’il soit nu (« Wilhelm’s Scream », « Give Me My Month » et son seul piano, « I Never Learnt To Share »), c’est bien lui qui surprendra ceux restés sur les premiers maxis, parfois même au point de relayer injustement au second plan le lourd travail d’arrangement du petit génie. Voilà pourquoi James Blake doit s’écouter plusieurs fois, au casque, attentivement et sous la couette, plutôt qu’en guise de musique d’ambiance qu’il ne ferait d’ailleurs que plomber. Car comme tout ce qui fait avancer et envisager l’avenir de plus près, l’avant gardisme de ce gamin effraie, avant de se révéler aussi passionnant qu’indispensable.
En écoute
essen_ko
Posted at 14:40h, 09 févrierJ’ai été décu par ce disque. Il a minimalisé son style depuis CMYK, et non pas que ca soit mal en soit, mais le résultat frole le mauvais gout parfois.
Trop de autotune, trop de piano qui parfois sonne facile, et ca m’a laissé une impression de trop vite fini. Un peu comme si il voulait surfer sur la vague James Blake, sans aller vraiment au bout de son travail.
stas
Posted at 14:53h, 17 févrierDu même avis que essen_ko,
ça sonne trop facile.
J’ai vite mis ça en perspective avec untrue de Burial, qui même s’il est différent, sonne nettement plus sincère et profond.
Denivs
Posted at 00:49h, 20 févrierComparer cet album au Untrue de Burial est une hérésie tant les genres sont différents. Ok, on parle de Dubstep, mais la ressemblance s’arrête au beat lancinent et aux filtres…
Bref, l’album se veut minimal au possible et j’ai été envouté par le travail de James Blake. L’autotune que j’ai l’habitude de conchier apparait ici comme un outil incroyable. Rien que ça, ça mérite le respect quand on voit ce qu’en font Flo Rida ou autre ricain mainstream
Assez d’accord sur la notion d’essoufflement progressif de l’album…
Blalala
Posted at 13:37h, 02 mars« ça sonne trop facile » ????
Quoi ?
Vous etes dur !
Cette album est parfait, un peu cucu certe mais faut l’assumer …
Et pour l’autotunes, je ne vois pas le mal d’en mettre beaucoup (et c’est bien un des rares qui sait s’en servir !)