Grey Reverend – « A Hero’s Lie »

Grey Reverend – « A Hero’s Lie »

greyAlbum / Motion Audio / 02.09.2013
Folk

Passée la déferlante folk du début des années 2010, on ne compte plus les morts (vivants) qui n’auront pas réussi à éclipser l’ombre de leurs glorieux aînés. Tout nouveau venu mis à part tant qu’il n’aura rien prouvé, ne restent plus que les songwriters avec assez de talent et d’émotion à revendre pour border leurs ballades acoustiques d’un intérêt certain. C’est incontestablement le cas de Grey Reverend, ce new yorkais découvert dans un bar par Jason Swinscoe (The Cinematic Orchestra) avant d’ouvrir pour lui jusqu’à intervenir à l’occasion, participer à son disque, sortir le sien, et poser son chant sur celui de Bonobo (« North Borders »).  Chaque fois, sa voix suave et douce a fait mouche, suscitant plus que jamais l’impatience d’entendre enfin une nouvelle salve de compositions boisées, confortables et chaleureuses.

Tout ce que « A Hero’s Lie » – produit par ses soins – a justement à offrir. Dans la veine des Elliott Smith, Will Oldham, Ray Lamontagne et José Gonzales (l’instrumental « Little Jose » n’est autre qu’un solo écrit pour lui) auxquels il est souvent comparé, L.D. Brown apporte un soin tout particulier aux mélodies souvent baignées de mélancolie (« Everlasting », le somptueux « This Way »), servie par une voix cotonneuse, comme soufflée de l’intérieur (« My Hands », « Belafonte »): ni plus ni moins les deux piliers de l’oeuvre d’un Grey Reverend qui sait mieux que quiconque épurer ses compositions, les réduire à leur plus simple appareil pour ne laisser filtrer que ce qu’elles ont de plus beau, l’efficacité et l’émotion pure.

Démonstration quand le new-yorkais s’écarte de son chemin de prédilection, lorsqu’il s’enveloppe d’arrangements plus riches qu’à l’accoutumée (« Only One »), rappelant qu’il n’est jamais aussi touchant que lorsqu’il laisse sa voix seulement se mesurer à ses six cordes. Exception faite néanmoins du sublime « The Payoff » sur lequel il se fait accompagner au piano par Austin Peralta, ami et collaborateur récemment disparu. Sans véritable fausse note, et alors que certains pourraient lui reprocher sa trop grande ressemblance entre les morceaux, « A Hero’s Lie » trouvera une fois encore dans sa grâce et les frissons qu’il procure le meilleur moyen de combler les autres. Promesses tenues.

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« Everlasting », « This Way », « The Payoff »


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