Girls – « Father, Son, Holy Ghost »

Girls – « Father, Son, Holy Ghost »

girls180Album
(Turnstile)
12/09/2011
Indie rock

Non pas qu’on soit forcément fortes têtes, mais on maintient que le premier album de Girls sorti en 2009 n’était définitivement pas la bombe indie rock annoncée et ardemment défendue par quelques médias influents. Trop inégal, trop plat, on en retient aujourd’hui qu’une poignée de titres (« Lust For Life », « Laura », « Hellhole Ratrace »…) qui aura totalement fait de l’ombre au reste du disque. Deux ans plus tard, le duo san franciscain a donc l’occasion de tenir définitivement toutes ses promesses, et faire de ce « Father, Son, Holy Ghost » un disque susceptible de faire l’unanimité. Ou presque. Bien calé sur les rails de son Ep « Broken Dreams Club » paru l’an dernier, Girls affiche ainsi des compositions nettement plus abouties que leurs ainées.

Du coup, tout naturellement, les deux parviennent à exploiter profondément leurs talents respectifs, et en tirer une cohérente diversité qui pousse sans peine l’auditeur jusqu’à la dernière minute de ce nouvel opus. Même en le faisant passer par de longs morceaux finalement plus digestes qu’on l’aurait cru avant de s’y attaquer (« Forgiveness »). Car en 2011 toujours, alors qu’aucun titre ne prend vraiment le pas sur l’autre, Girls affute un indie rock parfois burné (notamment ce « Die » riche en riffs avant qu’il s’effondre mollement), plus souvent aux humeurs changeantes (l’entame « Honey Bunny »), tout en s’offrant quelques écarts pop que les inconditionnels du genre sauront apprécier (« Alex », « Magic », « Saying I Love You »).

Mais c’est bien ailleurs qu’il faut aller chercher toute la sève de ce « Father, Son, Holy Ghost »: dans cette mélancolie imbibant plusieurs titres révélant un Christopher Owens aussi bon guitariste que chanteur, tirant les ficelles de l’émotion aussi facilement qu’il dégaine des soli tel un humble guitar-hero. C’est pour cela que le touchant « My Ma », l’électrique single « Vomit » aux sursauts soudains, le folk de « Just a Song », le croonesque « Love Like a River » ou le minimal « Jamie Marie » incarnent au mieux le Girls version 2011. Celui ou les influences psyché font un pas en arrière pour mieux laisser le blues et le surf rock soigner ce contraste permanent entre beauté et souffrance palpable. Désormais, le duo parvient brillamment à faire du neuf avec du vieux, chose dont seuls sont finalement capables ceux qui ont indéniablement gagné en âme…

En écoute

Disponible sur
itunes12


Tags:
,
1 Commentaire
  • Merseyside
    Posté à 19:50h, 08 septembre Répondre

    Pressé d’écouter ça… En effet le premier album était inégal, mais il faut tout de même citer « Morning Light » sur le 1er album, grand morceau de noisy pop !

Poster un commentaire