08 Fév 13 Foals – « Holy Fire »
Album
(Warner)
11/02/2013
Indie
“Holy Fire”, le feu sacré, aussi chaud, fou, virevoltant et frénétique que les sujets qu’il anime et qui l’animent (“Prélude”). Celui qui les brûle autant qu’il les élève très haut à travers lui, portés très loin dans le sillon de ses vapeurs acres mais précieuses. Car Foals n’est rien d’autre qu’un tout de combustion et de régénérescence, un point d’orgue permanent, une vivante fragilité bras dessus bras dessous avec une audace assumée et une telle force d’évasion (“Out Of The Woods”).
L’expérimentation du succès et les nombreuses tournées dès 2008 avec “Antidotes” leur a valu bien des triomphes et une gloire connue, certes magnifique mais parallèlement infestée de chutes, de contradictions, et de désillusions (“Inhaler”). Car lorsque la grandeur est proche, la pente devient diablement raide. Fatigue et dépression, douleur draguant la folie, tel sera le paysage ravagé dans lequel naîtra “Total Life Forever”. Et volontairement, là où on les attendait, ils n’y étaient pas. Quoi de plus sain que de prendre son envol et risquer ses origines? Le danger est bénéfique là où la facilité disparaît, là où le convenu s’éteint (“Providence”).
Alors le vol perdure, les espaces grandissent, et ouvrent ainsi d’autres horizons. Foals se délivre de ses automatismes, se comprend, et saisit la notion de liberté, nue et décharnée (“Moon”). De fait, ils vivent, sabrant l’espérance. A bas la minutie et le sur-mesure, à bas l’emprisonnement et les mécanismes: mieux vaut regarder à l’intérieur de soi, cracher les flammes véritables et les émotions primitives, celles qui font mal au ventre et battre le coeur (“Late Night”). Tuer l’idéal pour mieux le servir, ici se trouve l’ébauche de la foudre de “Holy Fire”: détruire pour mieux renaître et continuer à s’affiner.
Cette force se ressent dans chacune des onze chansons (“My Number”), tout au long d’une ineffable cavalcade poignante de perfection, intelligemment variée et sublimement servie par la voix de Yannis Philippakis qui, dans sa séduction habituelle, touche par mille moments d’émouvantes apogées (“Bad Habit”), toutes singulières et pourtant si bien réunies dans ce qui serait le plus beau et le plus cohérent de tous les désordres.
En écoute intégrale
MrRictus
Posté à 11:07h, 12 févrierNe vous laisseriez pas un peu emporter ? Dans l’exagération, pas au sens psychédélique, celui-là je vous l’accorde.
Quitte à casser votre inspiration, Foals fait du Foals, ni plus ni moins. Limite moins.
Je ne vais pas reprendre le texte, que je trouve bien trop complaisant et généreux, ainsi que maladroitement amené …
Emmanuel
Posté à 23:01h, 12 févrierPas d’accord. Foals fait un peu plus que du Foals, notamment dans la production qui est certes dans la lignée de Total Life Forever mais qui se veut un peu moins « propre ». Philippakis avait dit en interview que cet album « puait »; la formule me paraît exagérée mais on ne peut pas nier cet aspect de l’album.
Du reste, le précédent album marquait un virage net, même trop à mon goût. On ne peut pas attendre d’eux un tel changement à chaque fois.
Que Foals continue à faire du Foals longtemps, tant qu’il leur reste quelque chose à nous dire