15 Juin 10 Factor – « Lawson Graham »
Album
(Fake Four Inc)
18/05/2010
Hip pop folk
C’est un nom qui revient de plus en plus souvent dans les discussions, surtout dans celles animées par des passionnés de hip hop qui n’hésitent pas à aller chercher ce qui se cache sous le gratin médiatique du genre. Après dix ans passés à sortir des mixtapes, et produire pour le compte des plus doués des cadors (Awol One, Busdriver, Sole, Aesop Rock…), Factor s’est fait un nom et une réputation qui l’ont rendu indissociable de cette génération montante d’artistes décomplexés, prenant de plus en plus leurs aises sur le terrain de leurs ainés. Fidèle à son rythme de plusieurs sorties par an, le Canadien lève le voile sur « Lawson Graham », le disque le plus mélodique de sa discographie, celui qu’il a voulu en hommage à son grand père, en photo sur la pochette. Pas de rupture franche avec le reste de sa discographie pour autant puisqu’on retrouve une nouvelle fois cette science du beat qui tape juste, autour duquel il s’amuse à broder des samples finement sélectionnés. Seulement, Factor a ici fait le choix radical de s’ouvrir ouvertement à l’indie pop et au folk. Pour cela, comme à son habitude, il a impeccablement exploité son carnet d’adresses et a de nouveau fait appel aux personnes les plus adéquates au projet, soit des MCs qui, pour la plupart, ont déjà prouvé qu’ils avaient un flow…et une voix. Au rang des exemples les plus parlants trônent les maîtres Josh Martinez (« Popstravaganza ») et Pigeon John (« They Don’t Know »), mais aussi les plus confidentiels Nomad (« Oh Oh Andy »), Kirby Dominant (« More Than Love ») et Ceschi (« The Fall Of Captain E.O »), pourtant pas les plus convaincants ici, même si tous ces morceaux méritaient bel et bien d’apparaitre au tracklisting. En effet, rien de mieux finalement que de jouer la carte du contraste en plongeant les Mcs dans un univers différent du leur (2Mex excelle sur « Mental Illness » par exemple), ou de s’offrir les services de popeux quand on veut sonner pop. Gregory Pepper, Cars & Trains, et Radical Face trouvent ainsi respectivement chaussure à leur pied sur « Missed The Train » (reprise de Richard Anthony comme passée à la moulinette RJD2), « Every Morning », et « Living In a Vaccum (feat Sole) ». En y allant franco, Factor ne révolutionne certes pas le mariage hip hop-indie pop auquel beaucoup se sont frottés récemment (Sage Francis notamment avec « Li(f)e ») mais aligne un sans faute qui ne manquera pas d’ambiancer le mieux du monde le farniente de vos prochaines vacances. Vivement conseillé donc.
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