Evidence – « Cats & Dogs »

Evidence – « Cats & Dogs »

evi180Album
(Rhymesayers)
03/10/2011
Hip hop 4 étoiles

Rhymesayers dispose d’une arme secrète: celle de faire briller invariablement jeunes pousses talentueuses et vétérans expérimentés du rap. Aujourd’hui, c’est la deuxième catégorie qui a droit à nos faveurs avec le retour d’Evidence, alias Mr. Slow Flow, qui débarque avec « Cats & Dogs », sa deuxième livraison solo, mais première pour le label de Minneapolis. Le tout, trois ans après son magnifique Ep « The Layover » qui avait enchanté nos oreilles et fixait la barre très haut pour ce nouvel effort.

D’emblée, il faut souligner le virement fortement orienté a l’Est par le rappeur de Los Angeles: un souffle new yorkais incarné par une légende (DJ Premier), de vieux roublards a la réputation inamovible (Raekwon, Prodigy), et quelques nouveaux venus au statut underground établis (Roc Marciano, Slug, Aesop Rock). Mais ce qui fait la force de cet album, c’est aussi son insoupçonné versant intimiste. En effet, Evidence se livre comme jamais a travers des textes douloureux, empreints de maux divers mais qui jamais ne se prélassent dans un pathos dérangeant, privilégiant toujours une approche combative qui témoigne de la volonté du MC de se tourner résolument vers l’avant. Un esprit parfaitement soutenu par des productions superbes: samples majestueux et scratchs assassins pour « The Red Carpet », synthèse parfaite entre le texte le plus personnel de l’album et une production gorgée de soul sur « I Don’t Need Love ». Ensuite, c’est Dj Premier qui nous époustoufle avec « You » grâce a sa patte inimitable. Et dire quà ce moment, « Fame » et son ambiance aux allures de règlements de comptes , comme « James Hendrix (Stepbrothers) » et ses guitares 70’s ne sont même pas encore passés dans notre casque…

A des années lumières des buzz éphémères et des collaborations branlantes, dans une année riche en déceptions, Evidence fait figure de lumière dans la nuit. A travers un opus cohérent de bout en bout et des invités au diapason, Michael Peretta délivre ici un pur album de storytelling, marqué par une personnalité qui se dévoile chanson après chanson, nappé d’une aura et d’une maturité nouvelle. On ne retrouvera sûrement pas tout cela dans les clubs ou les radios, mais plutôt dans la lente et savoureuse découverte de ce grand disque, qui s’impose sans l’ombre d’un doute comme le meilleur album Hip-Hop de 2011.

Disponible sur
itunes2


5 Comments
  • troy
    Posted at 07:39h, 04 octobre Répondre

    Le meilleur album hip hop 2011? Vous avez pas peur des mots chez mowno…Ou alors vous avez loupé beaucoup de sorties cette année!Cet album est bien c’est sur,mais de la à dire que c ‘est ce qu’il s’est fait de mieux cette année faut arreter…

    • Lazare
      Posted at 14:07h, 06 octobre Répondre

      Si les Mots ne te plaisent pas prends ta plume et proposes nous de vrais critiques. Ce n’est pas le nombre d’albums qui sont sortis cette année le plus important mais la qualité de ces derniers.
      C’est frais, authentique, efficace et ça sort du lot.
      Ce son mettra d’accord les VRAIS amateurs de hip-hop.

  • troy
    Posted at 20:02h, 06 octobre Répondre

    J’ai jamais dit que les mots ne me plaisaient pas,j’ai dit que l’album etait bien…Je peux donner mon avis sans donner une critique,t’as deja du critiquer un film sans etre réalisateur pour autant non?Je dis juste qu’il y a eu de nombreuses sorties (de qualité) cette année,comme celles de pharoae moonch,stalley,action bronson,atmosphere et bien d’autres,qui n’ont rien à envie à ce cd,et je trouvais que la mention album hip hop de l’année etait peut etre exagerée.Ce n’est que mon avis,desolé si ça a été mal pris.

  • Cazy Caze
    Posted at 17:23h, 09 octobre Répondre

    Pour l’instant j’en suis à 2 écoutes , je trouve l’album mou et monocorde dans son ensemble , quelques morceaux qui passent mais rien que je qualifierais d’album de l’année , ça manque de fraîcheur à mon sens.

    Yo

  • Crazy Horus
    Posted at 14:41h, 10 octobre Répondre

    L’album souffre peut-être de quelques défauts mais l’ensemble est quand même d’une redoutable efficacité (« The Red Carpet »; « You » certes classique dans la réalisation mais probablement une des meilleures prods de Preem cette année avec « Second Place » de Royce ; « To Be Continued », « The Epilogue » etc.). Le trio Pee, Roc Marci, Ev sur « Fame » fonctionne plutôt bien, slow-flow de rigueur le morceau pue le grimey, sans compter la surprise qu’est « Late For The Shy » avec Aesop et Slug pour un instant aérien (merci les Sid). Encore une fois le taff d’Alchemist est plutôt bien senti (si on excepte « Crash »), et son duo avec Ev sur « James Hendrix » est probablement la vibe qui colle le mieux aux step-bro’. Dommage que les snares de « Falling Down » s’affolent autant, car la prod est bien abrasive.

    Pour moi ça reste une des sorties majeures de cette année avec le Pharo, le Curren$y & Alchemist. Le Stalley est lui aussi un album sympathique mais sans commune mesure avec cet album. Idem pour le Action Bronson qui souffre de productions inégales malgré ses qualités indéniables au mic.

Post A Comment